Nous faire travailler coûte que coûte ou lutter contre la pandémie, la DAC va-t-elle choisir le mépris ?
Dernière minute : le CHSCT exceptionnel réuni ce matin vient de voter à l'unanimité la demande de report des cours collectifs en conservatoire, le droit des agents parents d'élèves à bénéficier d'une ASA jeudi et vendredi et une réduction du temps de travail pour les bibliothécaires (retour au domicile à la fermeture au public à 18h sans heures à rattraper). L'administration rejette les 3 demandes !
La situation sanitaire reste très préoccupante (11500 contaminations hier et 314 décès), le gouvernement instaure un couvre-feu plus restrictif que prévu (dès 20h), le conseil scientifique invite la population à s'auto-confiner et le 1er ministre invite les élèves à ne pas aller à l'école jeudi et vendredi. L'idée est bien de réduire les interactions sociales, d'éviter l’encombrement des transports publics, des lieux d'étude ou de travail.
Mais 10 mois après le début de la crise où il avait fallu que les équipes exercent leur droit de retrait pour imposer la fermeture, la DAC ne semble toujours pas avoir pris la mesure de la situation ni intégré à son logiciel la primauté du principe de précaution.
En application d'un décret gouvernemental de lundi qui l'y autorise, elle veut rouvrir immédiatement les conservatoires et pour...3 jours (avant la fermeture des congés).
Elle met ainsi en difficulté les équipes administratives et les professeurs, en les contraignant à revoir du jour au lendemain l'organisation: accueil des élèves, gestion des plannings, passage sans temps d'organisation préparatoire du présentiel au télétravail.
Pour les bibliothèques, elle refuse de réduire de nouveau le temps de travail sous forme d'Autorisations Spéciales d'Absence, moyen d'assurer une rotation des agent-e-s et de garantir les contraintes sanitaires dans de nombreux établissements.
Pire, alors que la DAC avait convenu d'un maintien d'horaires réduits d'ouverture, elle demande aux responsables de faire travailler les agent-e-s sur le temps hebdomadaire habituel (38h). Comme si de rien n'était. Comme si le couvre-feu n'imposait pas des contraintes particulières à des agent-e-s qui bien souvent habitent loin voire très loin de leur lieu de travail. Cette décision se traduit par des aberrations comme le fait d'obliger des collègues à rester jusqu'à 19h alors que les bibliothèques ferment leurs portes au public à 18h ou pour d'autres à venir travailler sur leur jour de repos habituel (pour faire leur temps hebdomadaire).
Ces décisions mettent à l'arrière plan la protection de la santé des agent-e-s comme la lutte contre la pandémie. Elles sont inspirées par une seule préoccupation, nous faire travailler coûte que coûte.
Préoccupation déplacée en cette fin d'année alors que les équipes sont fatiguées après des mois de confinement/déconfinement et de contraintes sanitaires lourdes (quarantaine, rangements, contrôle de jauges,...).
A la demande des organisations syndicales, un CHSCT exceptionnel a lieu ce mercredi matin.
Nous demandons:
- le report de l'ouverture des conservatoires, au moins des cours collectifs !
- la réduction du temps de travail pour les bibliothécaires : départ à la fermeture au public (18h) sans heures à rattraper
- des ASA pour tous les parents de mineurs de moins de 16 ans jeudi et vendredi
Nous demandons des mesures de bon sens sanitaire et une bienveillance qui devrait aller de soi à la fin d’une année si difficile pour tout le monde.
Prenez soin de vous et des autres.
Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous.
Les élu-e-s et mandaté-e-s de la DAC:
Aurélia Collot, Bertrand Pieri, Stéphanie Coiffé, Guillaume Floris, Mathilde Creixams, Colette Hochain, Virginie Drucker, Rosalia Caillaux, Clément Martineau, Isabelle Plet, Reine Marie Sanson