Naufrage tragique dans la Manche : effroi et colère !
Le 24 novembre, 31 migrant-es sont mort-es noyé-es dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais, alors qu’ils-elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne, le pire accident de ce type jamais survenu dans la Manche selon la préfecture maritime.
L’effroi et la colère nous saisissent face à ce drame malheureusement prévisible ! Les politiques migratoires actuelles en portent l’entière responsabilité.
Cela fait 5 ans que le gouvernement Hollande a démantelé « la Jungle », le bidonville où vivait plus de 10 000 réfugié-es à Calais. Depuis, la situation des réfugié-es n’a fait qu’empirer à Calais mais également sur le littoral de la Manche, de la Normandie jusqu’à la Belgique.
Des exilé-es continuent d’essayer de traverser la Manche en pénétrant dans des camions, soit au car ferry, soit au tunnel sous la Manche, en dépit de la hausse des dispositifs sécuritaires (gardes, barbelés, grilles…) et ce au péril de leur vie. Depuis septembre, de nombreux jeunes réfugié-es sont mort-es en longeant autoroutes et voies ferrées pour tenter de pénétrer dans un camion.
Toutefois, depuis un an, ce sont les tentatives de traversée dans des embarcations de fortune qui sont en nette augmentation.
Le 24 novembre, au moins 31 migrant-es sont mort-es noyé-es dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais, alors qu’ils-elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. Le 4 novembre, au matin un jeune réfugié avait déjà été retrouvé mort sur la plage de Wissant, commune littorale située entre Boulogne sur mer et Calais tandis que le soir 4 migrants étaient percutés par un TER causant la mort de l’un d’entre eux.
Après la Méditerranée, c’est au tour de la Manche de devenir un véritable cimetière, c’est intolérable.
À ces dangers, s’ajoute l’enfer du quotidien pour les réfugié-es : une véritable chasse à l’homme est organisée par l’État quel que soit le gouvernement (Sarkozy-Hollande-Macron). Des opérations systématiques de démantèlement des abris de fortune et des tentes des réfugié-es ont lieu, les tentes ainsi que les effets personnels sont confisqués par la police. L’accès aux repas est difficile tout comme l’accès aux douches. La mairie et la préfecture ont interdit, depuis plus de 6 mois, les distributions de repas en ville organisées par les associations, seules les distributions faites par « La Vie Active » sont autorisées.
La Mairie de Calais mène clairement une politique xénophobe avec le soutien du gouvernement. À noter que la maire de Calais a reçu la légion d’honneur, ou plutôt la « Légion d’Horreur », pour sa manière de traiter la « crise migratoire ». Suite à la grève de la faim d’un aumônier du secours catholique ainsi que de 2 militant-es, le gouvernement a finalement dû se résoudre à envoyer un médiateur. Les seules propositions sont d’avertir les réfugié-es des démantèlements et de proposer un hangar pour héberger les réfugié-es une fois leur campement de fortune démantelé. Et bien même ces « mesurettes » sont en trop pour la maire de Calais qui s’y oppose.
Les états français et britannique dépensent des millions en politique répressive dans la chasses aux réfugié-es qui fuient le chaos, la guerre et la misère plutôt que développer des structures d’accueil dignes. À l’opposé, la FSU continue d’exiger des conditions d’accueil dignes pour tous-tes les exilé-es, la fin des destructions des tentes et des confiscations des effets personnels. La FSU continuera de porter et de défendre la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous, elle poursuivra ses combats pour une scolarisation en bonne et due forme de tous-tes les mineur-es, isolé-es ou non.
Une mobilisation citoyenne d’ampleur est urgente !