La DAC connait-elle la transition écologique ? Épisode 2
PLAN CLIMAT : MESURE n°1 et si les livres pilonnés ne finissaient plus à l’incinérateur
Hélas ce n’est pas une légende urbaine. Les bibliothèques parisiennes de lecture publique (une cinquantaine) produisent 20 tonnes de déchets par an qui finissent brûlées dans une déchetterie. Ces 20 tonnes correspondent aux 380 000 ouvrages environ pilonnés par année dans le réseau de lecture publique. Il s’agit principalement de livres couverts par un film plastique (non recyclé et à base de pétrole). Ces livres mis au rebut sont considérés comme des ordures ménagères qui ne sont pas triées alors que le papier pourrait l’être. Si les pages du livre étaient séparées de la couverture en plastique, elles pourraient rejoindre la filière jaune avec les magazines et prospectus. Si les puces RFID pour les bibliothèques avec automate étaient retirées préalablement des documents pilonnés, elles pourraient resservir presqu’à l’infini puisqu’il suffit de les de les recoller, les ré-encoder, et le tour est joué.
Pourquoi le papier ne rejoint-il pas la filière jaune dédiée ? Pourquoi les puces RFID composées de cuivre et d’aluminium ne sont-elles pas réutilisées ? Est-ce par facilité, habitude ou ignorance ? Ou bien par manque de directive de la DAC ? Les deux sûrement, mais aujourd’hui les agents prennent conscience de l’urgence climatique et en ont assez d’attendre, comme les collègues de la Canopée qui eux trouvent des solutions. Parce qu’elle regarde ailleurs, notre direction cautionne une non-organisation des déchets qui produit du gaspillage et du CO2. Pour rappel, le CO2 peut rester un siècle dans l’atmosphère et il est en grande partie responsable de l’effet de serre. Ce sont des émissions pourtant facilement évitables et l’on pourrait épargner à notre service de transport (le TAM) des tournées pénibles. Si les agents ne mettaient plus leur pilon dans des cartons (quand ils en ont) à moitié plein, les déchets ne seraient plus enlevés pour rejoindre un service central qui les stocke tant bien que mal puis les achemine (encore du C02) jusqu'à une déchetterie du Sytcom. Celle-ci incinère le tout[1] sans trier pour produire une énergie qui sert à alimenter son usine.
Qu’attend le BBL ? Pas de circulaire, pas de poubelle de tri digne de ce nom, pas d'incitation, encore moins de prime pour la collecte volontaire ou de reconnaissance de ces démarches…Pourquoi n’avons-nous pas de vraies poubelles jaunes aussi bien dans les bureaux que dans les espaces publics ? Est-ce trop demander ? Le personnel de ménage, souvent hors régie (société Nickel) n’a pas pour instruction de trier finement nos déchets. Par contre il remplace tous les jours les sacs poubelles même s'ils ont peu servi (ce qui produit encore du plastique à outrance). Pourquoi tant de désorganisation et de gaspillage alors qu’il serait possible d’économiser l’équivalent d’une tournée par semaine au TAM (et au passage aussi des TMS à leurs agents) si les déchets étaient triés à la source. Si les agents changeaient leur pratique, le TAM ne collecterait plus que les documents pour l'ADEL (service de don aux associations). Est-il si difficile de déposer dans nos poubelles jaunes les livres pilonnés ? Ces efforts de bon sens nous permettraient facilement de sortir du plastique, de revaloriser tous les déchets et d’être plus respectueux des ressources de la planète... Encore faut-il en prendre conscience et y être encouragé.
Dans une prochaine proposition, nous aborderons une question plus juridique. Envie de continuer le débat ou d'agir ?
Le samedi 12 mars prochain, des manifestations unitaires "pour le climat et la justice sociale" auront lieu dans tout le pays
[1] https://www.syctom-paris.fr/missions/traitement-des-dechets/traitement-des-ordures-menageres.html