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Publié par SUPAP-FSU

A l’instar d’études désormais très documentées, nous pensons que le télétravail est porteur de risques concernant les inégalités femmes/hommes, dans la sphère privée concernant la répartition des tâches et dans la sphère professionnelle... 

Historiquement le fait de quitter le domicile pour travailler a été une libération pour les femmes.

Avant la pandémie, un rapport du Sénat d'octobre 2019 questionnait les effets du télétravail sur les femmes et expliquait que celui-ci pourrait avoir pour corollaire " une augmentation de la charge de travail domestique, un ralentissement de la carrière et un isolement croissant".

Être une professionnelle dans l'espace domestique représente des risques d’inégalité accrue dans l’articulation des temps : le temps hebdomadaire consacré au travail domestique et parental pour une femme culmine à 34h contre 18h pour un homme.

Être une professionnelle dans l'espace domestique représente des risques d’inégalité accrue de conditions de travail : les femmes sont plus fréquemment interrompues dans leurs tâches du fait de la conciliation des rôles professionnel et parental, leur charge mentale est plus importante et rend plus difficile de concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Alors que le calme, le confort de l'assise et la luminosité sont les 3 conditions plébiscitées pour se sentir bien dans son environnement de travail, être une professionnelle dans l'espace domestique représente des risques d’inégalité accrue de conditions de travail : d’après plusieurs études, le bureau à domicile reste toujours le « privilège des hommes » : chez les cadres 47% des hommes et 29% des femmes disposent d'une pièce dédiée au travail au domicile, tandis que chez les professions intermédiaires 37% des hommes en disposent pour seulement 25% des femmes.

Être une professionnelle dans l'espace domestique reconfigure la question des violences sexistes et sexuelles envers les femmes avec un Isolement plus important des victimes (les personnes ressources à qui elles pourraient s'adresser sont à distance) et une vulnérabilité renforcée.

Ainsi le brouillage partiel des frontières entre vie pro et vie perso, la charge mentale supplémentaire vécue par les femmes en situation de télétravail combinées aux conditions souvent plus précaires de travail pour elles (pas de bureau dédié et de mobilier ergonomique, bruit…), peuvent concourir à une exposition plus forte aux risques psychosociaux et à terme à un désengagement professionnel.

Enfin, les femmes semblent plus nombreuses à vouloir poursuivre le télétravail laissant présager un retour sur site plus important du côté des hommes.

Or en présentiel, l’agent est visible, plus disponible, il a accès aux échanges d’information informels parfois stratégiques (vacance d'un poste, naissance d'un projet,...)

Alors que celui ou celle qui travaille à distance peut être perçu.e comme moins engagé.e.

On peut donc s’inquiéter du possible impact sur les personnes en télétravail (et des effets de genre si ce sont majoritairement des femmes) notamment dans les promotions et les évolutions de carrière.

Agir pour préserver sa santé et de bonnes conditions en télétravail ? N’hésitez pas à contacter le SUPAP-FSU et son collectif féministe : feministesupap@gmail.com

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