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Publié par SUPAP-FSU

Malgré vos annonces de réduction des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes et l’évolution des promotions que nous avons collectivement obtenues, nous constatons qu’elles sont dérisoires par rapport au retard pris et au vu de ce que vivent nos collègues et à des chiffres que nous jugeons sous-estimés.

Concernant les chiffres :

Vous ne pouvez pas continuer à vous vanter de la faiblesse des inégalités à la ville en invisibilisant les collègues vacataires, assistantes familiales et maternelles qui sont à plus de 90 % des femmes, précaires et ou très mal rémunérées. Nous vous demandons donc d’intégrer à vos données les salaires de ces collègues pour une présentation de chiffres plus proches de la réalité.

Au Comité Technique de juin 2022, nous vous avions demandé le nombre d’agent.es qui cumulent plusieurs postes de travail pour tenter d’obtenir un salaire décent. Il y a par exemple des agentes qui sont à la fois agentes de nettoyage et employées à la caisse des écoles. À ce jour, vous ne nous avez toujours pas fourni ces données.

Depuis plus d’un an déjà, la Ville avait annoncé avoir réalisé un état des lieux précis sur les salaires entre les femmes et les hommes fonctionnaires, afin de pouvoir apporter les mesures correctives nécessaires. À ce jour, cet état des lieux ne nous est toujours pas accessible non plus. Dans le plan égalité que vous nous présenterez ce vendredi 23 juin, vous nous proposez encore une série d’étude, sans mesure concrète pour enrayer les différents facteurs d’inégalités.

Vous citez cependant des éléments d’analyses des inégalités qui sont connus comme :

  1. « Les temps partiels. »

Nous constatons que 92% des TP de droit pris au motif « enfant de – 3 ans » sont pris par des femmes. Globalement les TP de droit sont à considérer comme des faux TP choisis, subis dans la mesure où ils sont pris en grande partie, non pour convenance personnelle, mais pour un autre boulot (tâches ménagères, soins, ou absence de solutions de garde).  Ces TP pèsent sur la rémunération, la retraite, l’avancement. Surtout ils ne sont pas compensés : les agentes font souvent le même boulot en 80% du temps. C’est donc c’est la double peine.

  1. « Les effets de filière et de fonction au regard de régimes indemnitaires moins élevés dans les métiers à prédominance féminine à celle masculine. »

Dans toutes les catégories, nous observons que les femmes représentent une part de l’argent distribué inférieure à leur proportion dans la catégorie. Par exemple, pour les C, elles sont 43, 5 % mais ne perçoivent que 42 % du total des rémunérations de la catégorie C. Les femmes sont 64% des agents de catégorie B mais ne perçoivent que 60% du total des rémunérations versées dans la catégorie B. Idem pour les A. Voir notre tableau en pièce jointe.

Les compétences, les qualifications des métiers à prédominance féminine ne sont toujours pas reconnues à leur juste valeur.

Regardons un exemple d’actualité avec la suppression de la NBI pour les UGD par la ville lors du dernier conseil de Paris de juin ! C’est un comble du point de vue de l’égalité notamment.

La Ville, au lieu de reconnaitre un secteur à grande majorité féminine comme les UGD a préféré leur retirer la NBI – bonification indiciaire intégrée à la retraite. C'est une nouvelle mesure contraire à la reconnaissance professionnelle d’un secteur à prédominance féminine comme l’est le secteur administratif. C'est contraire à la bataille pour rattraper les inégalités entre les femmes et les hommes à la retraite.

L'intersyndicale UNSA/SUPAP-FSU/UCP/FO/CFTC, voir ICI, a d’ailleurs, à la dernière FS-SSCT centrale, partagé les témoignages de souffrance au travail de collègues tellement précieux pour le bien-être et les droits des agent.es en vous demandant des actes concrets pour supprimer la souffrance des collègues.

Les agent.es demandent toujours le rétablissement de cette NBI, le passage en catégorie B et bien entendu la création d'emplois supplémentaires.

Nous vous demandons à nouveau des engagements budgétaires pour tirer vers le haut les régimes indemnitaires et permettre une égalité de traitement dans ce domaine.

Nous demandons un nouveau plan de lutte contre la précarité, afin d’augmenter les salaires et la sécurité de l’emploi des agent.es vacataires et contractuel.les.

Nous pourrions rajouter que les heures supplémentaires sont aussi très genrées, ce qui accentuent les inégalités salariales. Il faudrait aussi se pencher sur ces situations : 72 % des heures supplémentaires sont payées à des hommes de catégorie B ou C contre 28 % pour les femmes.

En dehors des salaires et de la précarité, c’est sur les conditions de travail que les inégalités perdurent :

Les critères utilisés par la Ville de Paris restent marqués par des préjugés sur le travail dans les secteurs à prédominance féminine (le soin en général) considérés comme peu pénibles, voire non pénibles à l’image de certains métiers administratifs qui ne bénéficient d’aucune sujétion. Il y a pourtant urgence à réduire le temps de travail aussi dans tous ces secteurs si on veut améliorer la qualité de vie au travail de milliers d’agentes à la Ville de Paris. C’est l’occasion encore une fois de vous redire que le refus de créer une sujétion sur le travail sur écran est une erreur en termes de santé et d’égalité.

Au CSAP du 8 février 2023, voir ICI, des demandes de nouvelles reconnaissances de pénibilités ont été formulées en particulier pour les agent.es de nettoyage, les agent.es techniques des écoles, les auxiliaires de puériculture et les adjointes techniques de la petite enfance.

Sur le congé menstruel, vous proposez un groupe de travail sur la santé des femmes.  C'est un début de réponse à nos demandes. Nous souhaitons que ce groupe puisse faire l'objet d'un travail en FS-SSCT centrale aussi ou dans tous les cas qu’une articulation réelle soit posée pour ne pas être déconnecté des obligations d’employeur en la matière. Ce serait aussi l’occasion de revenir sur d’autres actions de prévention pour la santé des femmes au travail : 

Par exemple, chaque année, c'est plus de 1 000 agentes qui bénéficient de congé maternité (1 162 en 2022). Nous sommes pour leur remplacement automatique des collègues pour leur santé et la santé de leur service.

Sur la question de la santé et du temps partiel :

Nous sommes pour que la Ville compense les temps partiels afin de stopper le sur travail des agent.es en temps partiel de droit au motif d’enfant de moins de 3 ans.

Nous avons demandé aussi des analyses sur l’impact des congés maternité sur la carrière afin de les prévenir.

Enfin, sur les violences sexistes et sexuelles, nous redemandons que l’employeur propose pour le mois de novembre 2023 un vrai plan de prévention en la matière en central.

De manière générale, nous continuerons à porter l’ensemble des mesures cohérentes en matière d’égalité professionnelle que nous avons faites en juin 2022, voir ICI, afin qu’un jour ce bilan social puisse donner les vrais chiffres mais surtout puisse rendre compte d’une réelle égalité entre les femmes et les hommes. 

Pour cela, il faut que vous engagiez de vraies négociations sur ces points avec un budget. Ce qu’il faudrait faire de suite étant donné que c’est l’application de la loi. Alors qu’elles sont plus de 55 % de votre effectif, les agentes ne doivent plus continuer à être aussi dévalorisées et invisibilisées.  Comme est-ce possible avec une Maire qui se revendique féministe ? Nous avons hâte d’entendre vos réponses.

M. Guillou a préféré ne pas répondre à nos demandes d’un budget sur les promotions, sur l’égalité des primes, la lutte contre la précarité, sur la santé au travail. Mais il a bien dit que l’employeur devait respecter la charge de travail des temps partiels !

On voit bien le peu de considération de la ville aux agentes alors que l’employeur a bien des leviers pour faire vivre l’égalité professionnelle en vrai ! La DRH nous assure cependant que l’étude sur les inégalités salariales sera remise pour cet été. 

Nous aurons besoin de vous pour peser ensuite pour obtenir un budget supplémentaire alors…

Rejoignez le SUPAP-FSU et son collectif féministe feministesupap@gmail.com

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