Révolte des quartiers populaires, que faire ?
5 ans après les "gilets-jaunes" souvent venus de villes moyennes, des révoltes ont éclaté dans des centaines de quartiers populaires périphériques de grandes villes.
Cela fait suite à la mort de Nahel un jeune âgé de 17 ans tué par un policier.
L'ONU interpelle la France sur la répression des manifestations et le racisme dans la police
Ce meurtre s’ajoute à une longue liste de violences policières dont le nombre et la gravité ne cessent d’augmenter.
Les gouvernements utilisent toujours plus la police pour faire taire les résistances (gilets jaunes, lycéen.nes et étudiant.es, syndicalistes, salarié.es en grève). Le ministre de l’intérieur assimile des militant.es écologistes à des terroristes, il dissout des associations de lutte contre l’extrême-droite ou de protection de l’environnement, il menace même la Ligue des droits de l’Homme.
Comme plusieurs de ses prédécesseurs, il couvre le racisme, les violences de trop nombreux policiers légitimant un sentiment d'impunité.
D'ailleurs après avoir interpellé la France par rapport au "manque de retenue" au "nombre de blessés" (côté manifestant.es) dans le maintien de l'ordre et la gestion des manifestations, l'ONU demande à la France d'agir contre le racisme dans la police !
Des quartiers abandonnés, une jeunesse sans avenir
L'émotion et la colère des jeunes des quartiers populaires est légitime. Malheureusement elle a pu viser des équipements publics de proximité, parfois le peu qu'il reste dans ces quartiers discriminés et relégués.
Car ces quartiers sont les premières victimes de la destruction des services publics :
L'École a subi des dizaines des milliers de suppressions de postes d'enseignant. Les mesures d'éducations prioritaire ont été démantelées. En Seine St Denis 3eme département le plus pauvre, les enseignant.es absent.es ne sont plus remplacé.es. Un.e élève du 93 perd en moyenne 20% des cours (soit l'équivalent d'une année en primaire et 8 mois de cours au collège !).
De nombreux quartiers sont enclavés, pas ou très mal desservis par les transports en commun, il n'y a pas de médecin, pas d'hôpital de proximité, les bureaux de poste qui n'ont pas été supprimés sont engorgés.
Le logement est souvent profondément dégradé, l'accès à l'emploi est encore plus difficile qu'ailleurs (taux de chômage 2 fois plus élevé, un.e jeune sur 2 est sans emploi).
Le taux de pauvreté 3 fois plus élevé que la moyenne nationale,
Les associations de proximité ont vu les subventions publiques massivement diminuer, les services de prévention et les éducateurs.trices spécialisé.es ont souvent disparu.
Pour cette jeunesse qui subit le racisme au quotidien, les discriminations et trop souvent la violence de policiers, comment croire aux promesses d'égalité de notre devise républicaine ?
Sortir par le haut et vite !
Il y a déjà eu des milliers d'arrestations. En comparution immédiate, des centaines de jeunes sont condamnés à des mois de prison ferme. Le gouvernement croit-il apaiser durablement le pays et régler le problème de cette manière ?
Il faut sortir par le haut et à long terme de cette situation, il faut un grand plan pour l'école, la santé, les transports, le logement, l'emploi, les associations
http://www.supap-fsu.org/2023/07/appel-pour-la-jeunesse-populaire.html
Du côté de la police, l'usage de l’arme de service ne doit être réservé qu’aux situations où il existe un risque grave imminent pour l’intégrité physique de personnes et s’il n’y aucun autre moyen d’assurer leur protection. Il faut abroger la loi de 2017 sur l'assouplissement des règles d'utilisation des armes à feu par la police et créer un organisme indépendant de contrôle à la place de l'IGPN. Il faut reconstruire une police de proximité plutôt à l'inverse d'une logique de répression sans fin.
Enfin il faut d'urgence mettre fin aux mesures de punition collective des quartiers populaires (fin des métros et tramways à 21h) qui rendent la vie des habitant.es des quartiers populaires encore plus difficile.