Primes à la DAC : les gourdes c'est bien, le liquide c'est mieux !
Une audience syndicale / DAC consacrée aux primes avait lieu vendredi 9 février.
Il s'agissait surtout d'un état des lieux et d'une présentation des nouvelles règles régissant le CIA et l'IFSE, sans annonce marquante. Nous en avons profité pour obtenir des éclaircissements concernant certains dispositifs et exposer certaines de nos revendications.
NBI Quartier Politique de la Ville
8 bibliothèques seulement bénéficient de la NBI (Nouvelle Bonification Indiciaire) dite "Quartier Politique de la Ville"(QPV). Nous avons réclamé un nouvel élargissement de cette NBI à tous.tes les agent.es des bibliothèques situées à proximité des zones concernées et accueillant logiquement des usager.es habitant.es ces quartiers. Ce combat syndical déjà ancien porté notamment par le SUPAP-FSU avait permis l'obtention de cette NBI pour des bibliothèques hors zone QPV comme Assia Djebar et Vaclav Havel.
La DAC a répondu favorablement et s'est dite prête à étudier tout dossier monté en ce sens, tout en rappelant qu'il est nécessaire selon le juge administratif que le public Quartier Politique de la Ville représente au moins 50% du public habituel de la bibliothèque.
Ce dispositif, qui valorise un accueil effectué dans des conditions parfois tendues et conflictuelles, laisse malheureusement de côté des agent.es confronté.es à des situations parfois très difficiles comme par exemple les agent.es des médiathèques Truffaut et la Canopée.
Nous avons aussi pointé le problème se posant parfois lors des redéploiements : des bibliothécaires se sont vu.es empêcher d'aller temporairement travailler dans des bibliothèques concernées par cette NBI car ils ne peuvent pas la toucher. Nous avons demandé un déblocage de cette situation (dans l'idéal un versement temporaire de la NBI ou à défaut proposition faite au cas par cas et toujours sur la base du volontariat à ces agent.es de travailler quand même sur ces sites).
NBI Accueil
Nous avons porté une nouvelle fois la revendication du versement de la NBI accueil à tous.tes les agent.es des bibliothèques, faisant valoir que l'accueil est la mission principale des agent.es des bibliothèques et représente plus de la moitié de leur temps de travail, entre service public posté, accueil téléphonique, animations, accueil de groupes, de classes...
Côté conservatoires, les adjoint.es administratif.ves qui exercent la fonction d'agent.e d'accueil touchent la NBI accueil. Nous avons réclamé que cette NBI puisse être versée aussi à tous.tes les agent.es chargé.es de scolarité. Par ailleurs nous nous associons aux représentants FO qui ont déploré l'insuffisance de la rémunération des enseignant.es des conservatoires eu égard notamment à la diversification et à l'augmentation de leurs tâches.
Primes diverses
Même si notre revendication principale concernant la restauration reste la facilitation de l'accès à une cantine de la Ville (et le maintien et le développement de ces cantines et de leurs horaires) ou à un restaurant conventionné et notre revendication "par défaut" la possibilité d'avoir accès à des tickets restaurant, nous avons interrogé la DAC sur une possible prime panier pour les nombreux.ses agent.es de la DAC travaillant le week-end et/ou en soirée.
Ont été aussi évoqués les mécanismes de compensation du travail en sous-sol/en magasin : sujétion (niveau 2 de sujétion = 1550 heures par an / 33 heures par semaine) et indemnité pour travaux dangereux, insalubres, incommodes ou salissants. Ces éléments sont liés à des conditions matérielles de travail contraignantes et pénibles courantes notamment en bibliothèque patrimoniale. Il semble que bon nombre d'agent.es qui pourraient prétendre à ces dispositifs n'en bénéficient pas (exemple de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris où les collègues ont perdu le niveau 2 de sujétion et ne touchent aucune indemnité liée à des travaux salissants ou dangereux).
Concernant la compensation du travail en sous-sol, en magasin, du travail salissant, dangereux... n'hésitez pas à nous faire remonter toute situation anormale afin de réclamer l'obtention de primes et/ou compensation auxquelles vous pourriez prétendre.
Nous avons interrogé la DAC au sujet de la communication de la Ville sur une nouvelle prime destinée aux agent.es de catégorie A. Il s'agit au départ d'une prime de responsabilité conçue pour des administratif.ves et la DAC souhaite qu'elle soit étendue aux agent.es de la filière culturelle. Elle ne concerne pas les A+.
Dans ce cadre nous avons soulevé le problème du personnel de catégorie B assumant des responsabilités normalement dévolues aux catégories A comme par exemple les ASBM responsables ou adjoint.es d'établissement. Il conviendrait que ces agent.es puissent aussi bénéficier d’une prime "de responsabilité" de ce type. Au-delà l'administration doit augmenter le nombre de promotions en A pour les ASBM qui remplissent les conditions statutaires, quel que soit leur poste.
IFSE et CIA
Concernant l'évolution des primes RIFSEEP (CIA+ IFSE) nous avons cherché à éclaircir les nouvelles modalités d'attribution.
En effet, les deux éléments sont désormais indépendants. La somme attribuée pour le CIA en décembre 2023 est une prime unique (censée valoriser spécifiquement le travail effectué en 2023) et n’a plus aucun impact sur l’IFSE de l’année suivante.
D'après la DAC, autant le CIA est susceptible de varier à la baisse ou à la hausse d'une année sur l'autre, autant les directives concernant l'IFSE vont elles dans le sens d'une attribution plus équitable, d'une moindre disparité entre agent.es du même grade.
Nous avons critiqué le caractère arbitraire du versement du CIA, laissé à discrétion des chef-fes d'établissement, certain.es opérant une distribution égalitaire, d'autres versant des sommes très importantes à certain.es agent.es au détriment d'autres (avec des écarts allant par exemple de 1 à 5). Nous avons dénoncé aussi les baisses de CIA constatés dans certains établissements sans que la manière de servir soit objectivement en cause. Ces baisses ont pu susciter incompréhension et frustration, a fortiori dans un contexte d'inflation mais aussi de communication de la Ville sur "la hausse des enveloppes" (+ 5,5% pour l'enveloppe des A et + 6% pour les enveloppes des B et C). Si baisse il y a eu par rapport au CIA de l'an passé, il faudrait au minimum que les motifs soient expliqués et objectivés, par exemple dans le cadre de l'entretien d'évaluation. Les N+1 devraient être systématiquement consulté.es sur la répartition du CIA, ce qui n'est pas forcément le cas.
Nous avons aussi rappelé à la cheffe du SRH de la DAC l'engagement pris par la DRH centrale d'ouvrir une seconde phase de renégociation du régime indemnitaire (négociations RIFSEEP). Cette phase de négociation est bien prévue et devrait intervenir d'ici 2025. Elle aurait dû avoir lieu en 2023.