Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par SUPAP-FSU

Suite à un temps d'échange vendredi 7 juin 2024 réunissant l'intersyndicale et la direction de la DASCO, chacune des deux parties a réaffirmé ses positions quant à l'avenir statutaire des personnels des Espaces Lecture.

Dans le cadre de l'arsenal de l'animation, et grâce aux mobilisations des personnels à l’appel de l’intersyndicale DASCO, 80 postes d’accès à la catégorie B ont été proposés par la Ville au titre de l'expertise éducative.Environ 30 seront affectés aux centres de ressources centraux :  Centre Paris Lecture, Cinémathèque Robert Lynen, Pôle des Enjeux Éducatifs Contemporains, mais aussi Académie du Climat suite à notre intervention. Les 50 autres seront affectés à des agentes, agents exerçant leurs missions dans les Espaces Lecture.

Nous saluons cet effort de la Ville de reconnaître enfin les compétences d'expertise éducative à l’œuvre dans le secteur de l'animation.

Cependant il existe entre la Ville et nous, un désaccord de fond concernant l'attribution des 50 postes Espace Lecture.

De notre côté nous estimons que la reconnaissance doit se concrétiser par une valorisation catégorielle avec un passage en catégorie B de tous les personnels exerçant des missions et actions au sein des espaces lecture dans le cadre du plan Paris Lecture.

Un calendrier avec dans un premier temps un examen professionnel selon un plan triennal, puis un accès par concours serait raisonnable.

Environ 570 collègues actuellement en poste seraient concerné.es par l'examen professionnel.

Les 50 postes déjà accordés seraient un début et pourraient permettre un démarrage assez rapide. Il faudrait définir des critères d'étalonnage dans le temps, très certainement liés à l'ancienneté dans l'exercice de cette fonction.

Nous avons évoqué deux pistes pour la déclinaison de ces postes :

- Une reconnaissance légitime des missions exercées :

Devenir AAP avec un même cycle de travail et le même périmètre d'interventions qu'actuellement : péri et extrascolaire.

- Un nouveau dimensionnement avec une extension des missions :

Devenir AAP avec un changement de cycle de travail et un élargissement du périmètre d'intervention.

Extension des horaires en semaines scolaires avec à la clé une augmentation du nombre de JRTT et élargissement du périmètre avec des interventions sur du temps scolaire dans une dynamique de partenariat avec les bibliothèques municipales (accompagnement de classes en bibliothèques municipales, accueil de classes en demi groupe, accès à l’espace lecture sur temps scolaire…)

Du côté de la Ville, il s'agit uniquement de 50 postes, sans perspective d'élargissement !

50 postes pour 50 collègues qui deviendraient AAP, continueraient leurs missions habituelles et seraient en charge via une décharge d'une demi-journée de missions relais avec les bibliothèques municipales et de l'animation d'un réseau de collègues !

 Pour nous cette proposition n'est pas satisfaisante pour deux raisons :

- La première est qu'en ne permettant pas l’accès à la catégorie B à l'ensemble des collègues, la DASCO nous informe qu'elle ne reconnaît pas les compétences nécessaires pour mener à bien auprès des enfants les missions afférentes au plan Paris Lecture. Elle minore les savoirs et savoir-faire concernant l'élaboration de contenus et les démarches nécessaires pour leur mise en œuvre.

En instituant la valorisation via des mission relais d'animation et de réseau elle nous informe que la relation de transmission uniquement en direction des enfants relève d'une moindre valorisation.

Ce choix nous renseigne sur une pensée administrative qui semble méconnaître la complexité et les compétences nécessaires pour la mise en œuvre d'actes éducatifs dans la relation directe à un public et spécifiquement un public d'enfants.

Formuler plus directement cela peut s'énoncer ainsi : puisque s'occuper « uniquement » des enfants ne permet pas la même valorisation que s'occuper d'adultes, doit-on en déduire que les enfants permettant moins de « plus-value » ont moins de valeur que les adultes ?

- La seconde raison de notre désaccord concerne les choix à faire et leurs conséquences pour établir « le périmètre » de ces 50 postes :

Pour qui et selon quels critères de répartition ?

Ce sera un examen professionnel avec probablement des critères d'ancienneté dans les missions, de fait excluant de nombreuses et nombreux collègues impliqués et compétents avec à la clef un sentiment d'injustice et de démotivation.

Ensuite il faudra établir une cartographie, décider du nombre de postes par CASPE et de leur situation.

Les heureuses et heureux élus pourront-ils rester sur leur site ? Si « la cartographie » l'exige il leur faudra accepter d'en changer, sachant qu'il faut environ 2 ou 3 ans pour s'approprier un lieu, établir sa place et être pleinement efficace dans la menée de projet (et ce selon l'état dans lequel on trouve l'Espace Lecture...). Il y aura également le risque pour d'autres de devoir partir, laisser la place pour de plus chanceux...

Beaucoup de risques « humains » donc avec en plus l'établissement d'un système à deux vitesses, là où nous aurions besoin d'harmoniser et de de renforcer le réseau.

En creux se profile l'idée d'un certain mérite, insidieuse, sauf à penser que la compétitivité est bonne pour le service public !

Il n’est pas envisageable de renoncer à 50 postes en catégorie B permettant une avancée de carrière pour 50 collègues.

Cependant nous ne pourrons pas cautionner un dispositif dont le périmètre n'a pas vocation à s'étendre, et sans aucune perspective de reconnaissance catégorielle pour l'ensemble des animatrices et animateurs lecture...

Si cette proposition restait en l’état, nous serions de plus partie prenante de sa mise en œuvre avec toutes les difficultés potentielles citées précédemment.

Pour conclure, notre proposition de passage sous un cycle d'AAP avec extension de mission permettrait un apport pour les enfants et leurs familles en dynamisant le lien avec les bibliothèques municipales tout en renforçant les relations avec les équipes Éducation Nationale.

Une proposition en pleine cohérence avec le PEDT, reconnaissant enfin l'implication des personnels et ce malgré toutes les difficultés accumulées ces dernières années. Cela permettrait une montée en compétence et serait source d'une dynamique renouvelée bénéfique pour tout le monde.

Nous souhaitons vraiment voir aboutir cette proposition mais à ce stade nous nous heurtons à une fin de non-recevoir plus que regrettable !

Regrettable pour les personnels, pour le service public et l'animation parisienne, également pour la qualité du dialogue social qui atteint là une limite désolante ! Limite dont l'exécutif parisien porte l’entière de responsabilité !

Continuons le combat !

Tous.tes en grève du 25 au 28 juin !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article