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Publié par SUPAP-FSU

Déclaration du SUPAP-FSU au comité technique de la DASCO du 19 juin 2018 :

Monsieur le Président,

Les réunions entre la DASCO et les organisations syndicales sur la réalisation d’un règlement de service global de l’animation se poursuivent à bon rythme.

Ce document de référence, que nous réclamons depuis la mise en œuvre de la réforme de l’aménagement des rythmes éducatifs en septembre 2013, sera, au moins partiellement, effectif au 1er janvier 2019. 5 ans et demi d’attente pour un règlement qui aurait idéalement du voir le jour préalablement à la mise en œuvre de cette réforme, c’est évidemment beaucoup trop tard.

Mais pour être positif, et comme le dit l’adage populaire : « mieux vaut tard que jamais » !

Pour continuer sur une note positive, signalons la qualité d’écoute de la DASCO dans le cadre de ces réunions et la reprise de propositions de notre organisation syndicale qui permettront une amélioration de la qualité de notre service public et une mise en conformité indispensable avec la règlementation.

Je pense notamment à la mise en place d’un suppléant de REV par école ou à la prise en compte du temps de travail effectué jusqu’à présent bénévolement par les animateurs contractuels avant et après les temps d’activités périscolaires du mardi et du vendredi.

Je pense également au respect de la règlementation sur le temps de travail des agents. Rappelons qu’à chaque période de vacances scolaires, depuis plus de quinze ans la Ville de Paris ne respecte pas la loi, en faisant travailler des milliers d’animatrices et animateurs plus de 10h par jour et plus de 48h par semaine. La Ville va enfin mettre un terme à cette situation inacceptable et c’est une bonne nouvelle.

Là où le bât blesse, c’est qu’en contrepartie, pour parvenir à cette mise en conformité avec la règlementation sur le temps de travail de ses agents, la Ville fait une proposition d’arrivées et de départs échelonnés des personnels d’animation le matin et le soir qui, si elle était appliquée, aurait des conséquences désastreuses.

D’un point de vue règlementaire tout d’abord, en généralisant quotidiennement à toutes les écoles de Paris un dispositif qui contreviendrait au respect des taux d’encadrement exigé dans le cadre de l’habilitation par la DDCS des accueils de loisirs extrascolaires.

Du point de vue de la sécurité du public accueilli. Il est en effet indispensable, et d’autant plus dans le contexte actuel, sous Vigipirate renforcé, que l’ensemble des personnels soient présents lors des deux moments de la journée d’entrées et de sorties des enfants.

Du point de vue des conditions de travail des personnels, dégradées par un sous-effectif chronique lors des périodes d’accueil et par une pause journalière, sous sujétion employeur, de 20 minutes insuffisante pour des journées de travail de 9h30 auprès d’enfants en collectivité.

Du point de vue des réalités pratiques. Sur un centre de loisirs d’été, par exemple, plusieurs animateurs sont mobilisés par des tâches administratives pendant la période d’accueil de 8h20 à 9h (inscription des enfants sur ordinateur, tri des fiches sanitaires, établissement des listes de sortie, vérification des pique-nique, contact avec les chauffeurs de cars et vérification de l’état des véhicules, chargement des pique-nique, etc…). Dans ces conditions, comment envisager que l’équipe d’animation ne soit pas au complet. Sinon, qui accueillerait les enfants pendant cette période ?

D’un point de vue pédagogique. Une sortie d’enfants est envisagée à 17h45 en élémentaire correspondant au départ d’une partie de l’équipe d’animation au même horaire. Cette organisation ne permettrait plus d’effectuer le bilan de la journée avec l’ensemble des enfants. Ou alors faudra-t-il réaliser ce bilan avant 17h45 et meubler de 17h45 à 18h avec les enfants restants ? De même, un point journalier de quelques minutes est généralement effectué par le directeur avec l’équipe d’animation le soir à l’issue de la journée ou le matin juste avant l’ouverture. Quel en serait le sens si une partie de l’équipe n’est pas présente ?

Enfin, du point de vue de l’image dégradée de notre service public renvoyée aux familles, notamment en maternelle, par un manque de personnel aux seules périodes où les familles ont accès aux établissements.

Le dernier document de travail fourni par l’administration exprime la volonté d’élaboration d’un règlement :

  • En cohérence avec les ambitions du PEDT
  • Au service d’une offre de qualité pour les familles
  • Dans un contexte réglementé

Ne nous engageons pas dans une voie qui constituerait l’exact contraire de ces trois objectifs louables !

Avant que des décisions catastrophiques ne soient prises, nous vous invitons, Monsieur le Président, à vous rendre prochainement sur des centres de loisirs d’été. Vous pourrez constater de vous-même, l’absolue nécessité  de présence de l’ensemble des personnels d’animation dès l’ouverture de la structure.

Nous espérons que notre alerte sera prise en compte et évitera que les réelles avancées de ce futur règlement de l’animation ne soient contrebalancées par des mesures ayant les conséquences déplorables que je viens d’énumérer.

Il revient à la Ville de Paris de mettre en œuvre un service public de qualité, offrant de bonnes conditions de travail à ses agents, assurant la sécurité du public, et respectant l’ensemble des règlementations en vigueur.

Notre organisation syndicale demande la poursuite des discussions sur cette question majeure pour parvenir à une organisation favorable aux personnels et compatible avec l’exigence de qualité de service que l’on est en droit d’attendre.

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