Finies les contraintes de brassage sur les temps péri et extra scolaires ! Mais toujours, et plus que jamais, vigilance, légitimité et revendications !
Enfin ! Un alignement des différents protocoles et la possibilité dès maintenant de brassage des enfants sur tous les temps (communication du 8 octobre de Madame Delpal). Bien évidemment cela va faciliter l’organisation des services et permettre des conditions d’accueil et d’animation mieux adaptées aux besoins des enfants.
Nous nous en réjouissons cependant nous n’oublions pas l'effort fourni depuis la reprise d'activité le 14 mai avec la mise en œuvre de 5 protocoles différents ! Nous demandons à l'administration de prendre la mesure de ces adaptations successives qui ont nécessité de la concertation, des modifications de pratique et l’élaboration d’outils adaptés. C'est à dire la mise en œuvre d'un travail particulièrement conséquent ! Et ce bien souvent au delà du temps salarial imparti !
Cette implication et ces efforts soutenus de la part de l’ensemble des agents ne pourront se contenter d’une communication de bon aloi : remerciements pour l’engagement, expression de gratitude…
À l’approche de la campagne de primes de fin d’année nous demandons à la Ville de Paris de prendre en considération l'ensemble des agents concernés, celles et ceux qui au quotidien sur leterrain ou dans les bureaux ont contribué à toute cette dynamique de réussite dont la Ville s'enorgueillit.
Très clairement il s'agit de récompenser l'implication sans relâche depuis le 14 mai 2020 de toutes et tous, et pas uniquement l'engagement durant la période de confinement.
Faire face à cette actualité soutenue ne nous fait pas perdre de vue nos objectifs de reconnaissance de l'animation comme un métier à part entière. Les éternels problèmes de recrutement qui ne se résolvent pas faute d'une véritable ambition de politique éducative (déprécarisation, concours C2, formations diplômantes) et non faute de trouver des bonnes volontés. Il est clair que les choix délibérés de la Ville de Paris entretiennent le peu d'attractivité de ce métier et la paupérisation des pratiques. Le démantèlement d'un grand nombre de centres ressources centraux, le délitement insidieux du dispositif Paris Lecture ne nous racontent pas autre chose. Et ce n'est pas l’École des Métiers de la DASCO qui a changé quelque chose à cette dégradation déguisée.
Dans un communiqué récent du conseil de Paris on peut lire : « … La richesse du périscolaire parisien est un acquis de la précédente mandature qui constitue un socle solide ». Pour qui travaille quotidiennement dans ce secteur il y a de quoi, au choix : sourire ou pleurer, car la réalité est beaucoup moins réjouissante que cela. Le communiqué se poursuit de la manière suivante : « Mais nous devons aller plus loin, dans le renforcement des compétences scientifiques, artistiques, linguistiques et défricher de nouveaux champs nécessaires à la compréhension d’un monde bouleversé par le dérèglement climatique, en donnant aux jeunes les connaissances nécessaires et le pouvoir d’agir ». Et là s’invite le mot « partenariat » qui résonne avec le témoignage de collègues qui nous alertent sur l’apparition d’associations pendant le temps des centres de loisirs. Cela se fait par petites touches, l’air de rien, et nous avons de bonnes raisons de nous en inquiéter.
La dimension liée aux valeurs et compétences des courants de l'éducation populaire risque fort ainsi d’être remisée au rayon des vieilleries passées de mode.
Les familles se réjouiront de ce plus aux apparences alléchantes sans voir l'envers du décor. C'est à dire l'instauration d'une dynamique consumériste ou la dimension citoyenne et éducative sera clairement amoindrie. Mais pas d’inquiétude les belles formules d'un PEDT tout neuf auront assez de brillance pour masquer la superficialité à venir !
Nous ne cautionnons pas ces choix qui dévaloriseront nos pratiques, nos expériences, nos compétences, nos valeurs. Les enfants et les familles méritent mieux ! Nous, professionnels de l'animation méritons mieux que ce morcellement délétère.
Nous pourrions nous réjouir de ces nouveaux apports s’ils étaient le complément d’une évidente prise en considération de notre métier. Chaque jour nous constatons qu’il n’en est rien et l’expérience depuis 2013 de « collaborations » avec le secteur associatif nous conforte dans notre analyse que ces juxtapositions mériteraient une réelle analyse et mise en perspective au delà d’un auto-satisfecit fort démagogique.
L’écart entre la perception de l’animation par la Ville et la DASCO et la réalité vécue et éprouvée sur le terrain par les agents se creuse de plus en plus. Peut-être cette dynamique est-elle voulue ?
Dans ces conditions garder une relation de confiance risque de devenir très vite illusoire et impossible ! Mais qui pourra se réjouir de ce beau constat d’échec ?