Finies les fakes news sur les avantages des fonctionnaires en matière de retraite ?
Les règles spécifiques des calculs des pensions à la fonction publique alimentent régulièrement le soupçon que les fonctionnaires seraient favorisés, et ce malgré les nombreux travaux passés, notamment du Conseil d’orientation des retraites COR.
Les services de l’Etat (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques, DREES) démontrent que le calcul de la retraite sur les 6 derniers mois n’est pas un privilège !
En appliquant les règles du régime général, c’est-à-dire du privé, (et des régimes complémentaires Agirc-Arrco à un taux moyen), 62 % des fonctionnaires sédentaires de la génération 1958 seraient gagnants. 32 % seraient en revanche pénalisés en se voyant appliquer les règles du privé. Enfin, 6 % des agents verraient leur pension inchangée à +/-1% près.
Globalement, la pension moyenne de la génération 1958 serait peu modifiée (légèrement supérieure de +1,5 % avec les règles du privé) et il n’y aurait donc pas d’iniquité manifeste au niveau global.
Nous vous renvoyons en pièce jointe à l’étude de la DREES et à sa présentation pour le détail des mécanismes complexes qui expliquent ces résultats.
Et le calcul sur les 6 derniers mois ?
Paradoxalement l’étude démontre qu’en soit et dans la période actuelle, le mécanisme de calcul de la retraite sur les 6 derniers mois est en pratique moins favorable que celui sur les 25 dernières années.
Le calcul sur la base des 25 meilleures années passées est en effet revalorisé selon les prix. Même si cela peut sembler contre-intuitif, ce dernier effet serait légèrement positif en moyenne pour la génération 1958 (+2 %) en calculant la retraite selon les modalités du privé. Cette génération aura connu une période prolongée de gel du point d’indice en fin de carrière, rendant son dernier traitement relativement moins favorable que certaines années passées revalorisées comme l’inflation.
Plus que démographiques, les règles et contraintes en matière de retraite sont avant tout politiques. Elles dépendent en particulier des choix actuels en matière de périmètre des services publics et de rémunération, ce qui explique en grande partielle caractère aléatoire des projections à long terme.
Dans la présentation du dossier préparé pour le COR réuni en séance plénière le 24 novembre , son secrétariat général expose que « Les pensions des anciens titulaires de la fonction publique cotisant au régime de la fonction publique de l’État ou à la CNRACL représentent actuellement environ un quart des pensions versées par l’ensemble des régimes obligatoires de retraite français. Elles n’en représenteraient plus qu’un cinquième en 2070, en raison des effets conjoints de la modération de la rémunération des fonctionnaires et d’un ralentissement de la progression des effectifs de retraités » Lire ICI
Une raison de plus pour la FSU de demander la revalorisation du point d’indice et son indexation sur l’inflation.
Finies les fakes news ? Hélas probablement pas !!!