Conditions de travail dégradées, manque de personnels, risques psycho-sociaux, intrusions dans les écoles, adaptation aux évènements climatiques extrêmes : déclaration liminaire SUPAP-FSU en FS-SSCT DASCO du mercredi 28 février 2024
Conditions de travail dégradées, manque de personnels, risques psycho-sociaux, intrusions dans les écoles, adaptation aux évènements climatiques extrêmes :
Déclaration liminaire SUPAP-FSU en FS-SSCT DASCO du mercredi 28 février 2024
M. Le Président,
Suite à un mouvement de grève débuté en novembre, à l’initiative de l’intersyndicale SUPAP-FSU/CFDT, notre instance a été déplacée.
Entre temps, vous avez écrit aux agent.es et lancé une campagne de recrutement qu’on peut toujours lire sur le site paris.fr à la page « Focus sur les métiers de l'animation à la Ville de Paris ». Cette campagne nous met en colère parce qu’elle est indigne des métiers que nous exerçons et qu’elle prouve que vous ne les reconnaissez pas à leur juste valeur.
Pour attirer et susciter des vocations, vous mentionnez la gratuité des accès aux gymnases et piscines, les œuvres sociales de l’AGOSPAP (dont les budgets sont en baisse soit dit en passant), le remboursement partiel des transports et l’éventuel accès à une catégorie B sans autre condition mentionnée que celle d’être majeur. Evidemment vous n’évoquez pas le sur-investissement nécessaire pour mener à bien l’inclusion du handicap, les projets en lien avec le PEDT, avec les espaces lecture, la médiation scientifique, etc... Comment recruter sans reconnaître que nos métiers nécessitent bien plus que le simple fait d’être majeur ? Quel mépris pour les métiers que nous exerçons au service du public parisien dans des conditions dégradées !
D’ailleurs, M. Le Président, nous souhaitons connaître certains chiffres :
Combien d’agent.es de la DASCO manque-t-il chaque jour à l’appel pour respecter les taux d’encadrements ?
Combien de postes non remplacés chaque jour pour pallier les absences ponctuelles des collègues en congés-formations-arrêts maladies-congés maternité ou paternité ?
Combien d’agent.es en reconversion en raison des mauvaises conditions du travail sur notre direction ?
Toute cette surcharge et ces conditions de travail dégradées, vous vous en doutez, fatiguent autant les agent.es en poste que la langue de bois que vous leur avez servi dans le courrier daté du 1er décembre, adressé à domicile.
C’est sur la base de nos échanges avec les collègues et de la réalité du terrain que nous revendiquons notamment :
- Le respect des taux d’encadrement sur tous les temps et toutes les écoles
- Le respect du taux de qualification des personnels sur tous les temps et toutes les écoles
- Du personnel dédié et formé pour l’hygiène des enfants en maternelle
- Des postes supplémentaires et des formations adaptées pour l’accueil des enfants porteurs de handicap ou à besoins particuliers
- Des temps de réunion hebdomadaires incluant les vacataires et ASEM
- La limitation des regroupements d’accueils de loisirs en semaine extra-scolaire
- Un bureau pour chaque REV
L’exercice de nos métiers est devenu très difficile. Les risques psycho-sociaux explosent du côté des personnels confrontés à la qualité empêchée et à la perte de sens dans leurs missions.
Si on fait le bilan des situations de travail, on retrouve au moins 5 des 6 grands facteurs de risques psycho-sociaux dans les écoles parisiennes :
1 - Intensité et temps de travail,
2 - Exigences émotionnelles (tensions avec le public, obligation d’avoir une attitude positive, de devoir cacher ses émotions),
3 - Rapports sociaux au travail dégradés (manque de soutien, relations de travail parfois compliquées avec la hiérarchie, absence de perspectives de carrière, adéquation de la tâche à la personne…),
4 - Conflits de valeurs (consécutifs à la distorsion entre ce qui est exigé au travail et les valeurs professionnelles, sociales ou personnelles des salarié.es...),
5 - Insécurité de la situation de travail (contrat de travail précaire, vacation…).
A cela nous voulons porter à votre connaissance le management parfois toxique dû, là encore, à un manque de formation, à un manque de personnel et de renfort, et impactant plus encore les agent.es en aménagement de poste et en situation de handicap.
Toutes ces difficultés s’accumulent sur les collègues que nous rencontrons et nous craignons une augmentation de ces risques psycho-sociaux à l’avenir si la DASCO ne prend pas les mesures nécessaires.
Autre problème à l’ordre du jour, la sécurité des établissements. Nous apprenons par voie de presse des intrusions graves dans les écoles, qui auraient dû faire l’objet d’une communication de vos services aux membres de la Formation spécialisée. Est-ce à nous ou aux médias de signaler ce qui relève d’une enquête ? Le signalement par vos services doit être systématique et les informations doivent remonter des CASPE jusqu’à nous. Nous pensons que pour lutter contre les intrusions, des moyens humains s’imposent ainsi qu’une formation des agent.es aux problématiques de sécurité. Sur le plan matériel, il faut équiper les écoles de sas à l’entrée et relever si besoin les grilles des établissements.
Dernier point, il y a presqu’un an, nous vous demandions une commission climat pour parler de l’adaptation des bâtiments aux événements extrêmes (chauds comme froids) et de l’atténuation des causes du réchauffement climatique. Quand et comment comptez-vous rénover nos bâtiments vieillissants ? Comment adapterez-vous les rythmes scolaires dans un Paris réchauffé à 50°C pour citer un rapport d’élu.es du conseil de Paris ? A quelle température et durant combien de temps est-il pour vous acceptable de travailler ? Parlerons-nous aussi des conséquences concrètes du plan climat pour les agent.es ? Nous pensons qu’il est possible de faire beaucoup mieux avec les cours OASIS qui atterrissent sans concertation suffisante et qui ne portent pas assez de projet de végétalisation, de compost ni de jardinage de proximité.
La balle est dans votre camp, nous sommes disponibles pour évoquer les différents sujets qui attendent des réponses concrètes depuis trop longtemps.