Le « en même temps » du SRH de la DAC
Saison 2 épisode 1788
La gestion de la canicule du 19 juillet illustre à merveille la novlangue libérale qui accompagne la destruction de nos droits.
On résume les épisodes précédents :
· Le jour du pic de canicule (19/07) la DAC annonce aux représentant.es des personnels que les responsables peuvent fermer leur établissement plus tôt et autoriser les agents à rentrer chez eux sans qu’ils aient rattraper leurs heures
· Le lendemain (20/07) le SRH dément auprès des chefs d'établissement dans des termes alambiqués : les agents n’ont pas à faire les heures non travaillées mais le badgeage de sortie anticipée ne doit pas être modifié, ces heures sont donc perdues !
La décision est injuste (faire porter le coût de la canicule aux personnels). Elle est absurde (avec des canicules plus longues, faudra-il faire des semaines avec un déficit de 20h à rattraper ?)
Le SUPAP-FSU demande que l’engagement pris par la DAC soit tenu. La DAC ne daigne pas répondre.
Le lendemain (22/07) c’est de nouveau le SRH qui s’adresse aux chefs d’établissements pour dire que la perte d’une demi-journée de travail n’aura aucun impact sur la génération de JRTT sur l’année. En expliquant que « quand bien même un agent générerait 0 JRTT en juillet, il a toujours la possibilité de générer les 27 JRTT qui correspond au maximum qui peut être produit » (sur cette période de l’année).
Bref une demi-journée de non-travail ne « changerait rien » à la capacité de chacun.e à générer tous ses JRTT sur l’année. Et puis comme ce n’est qu’une demi-journée, c’est assez indolore (mais qu’arriverait-il si la canicule durait plusieurs jours ? Le SRH ne le dit pas).
Un joli « en même temps » donc : pas d’obligation de rattraper les heures que les circonstances vous ont empêché de faire, mais bon c'est quand même dans votre intérêt.
Le SRH ajoute qu’il n’y a aucune inégalité de traitement à la Ville Que ce soient dans les directions à horaires fixes ou à horaires variables et qu’il n’est nulle part question de « créditer des heures non effectuées aux agents ».
Et bien..c'est faux !
Un seul exemple, dans les écoles, lorsqu'il y a un mouvement de grève éducation nationale et qu'il n’y a pas d’accueil d’enfants. Mis à part ceux qui peuvent être renvoyés dans une école ouverte, les personnels d’animation Ville de Paris qui ne travaillent pas ne rattrapent pas les heures à un autre moment et ne se font pas amputer de leurs heures non effectuées indépendamment de leur volonté !
Par ailleurs, ce que ne relève pas le SRH c’est qu’il y a déjà inégalité de traitement au sein même de la DAC !
- Entre les collègues qui ont le droit de télétravailler (services centraux) et les autres
- Entre les établissements climatisés et ceux qui ne le sont pas
- Entre des établissements non climatisés où les collègues bénéficient au moins d’aménagements horaires et de la fermeture anticipée et d’autres établissements non climatisés dans lesquels les collègues n’ont droit à aucun aménagement (incompréhensible et inacceptable !)
Si votre établissement est climatisé, les conditions de température sont correctes et vous ne perdez pas d’heures. S’il ne l’est pas, à vous le travail jusqu’à des niveaux de température insupportables jusqu’au début de l’après-midi, puis à vous la perte d’heures de travail...
Avec sa dernière expression, le SRH (et la DAC en général car qui ne dit rien donc consent ?) assume donc totalement le principe d’une flexibilité totale des personnels : leur temps est élastique: si la Ville n’est pas en capacité de garantir des conditions de travail préservant leur santé / sécurité, aux personnels d’adapter leur temps (le réduire pour l’augmenter plus tard).
C’est évidemment inacceptable. Si des sites présentent un danger pour les personnels, l’administration doit les affecter ailleurs et si elle n’est pas en capacité de le faire, elle doit les autoriser à rentrer chez eux sans préjudice de temps (Autorisation Spéciale d'Absence)
Refusons de devenir des professionnel.es ultra flexibles dont le temps de travail soit disant individualisé est toujours plus dépendant du bon vouloir de notre employeur !
La bataille ne fait que commencer...
La section SUPAP-FSU de la DAC