Orientations budgétaires de la Ville de Paris : il est temps d’en changer !
Un rapport d’orientations budgétaires est présenté au Conseil de Paris cette semaine.
Ce document que vous trouverez en pièce jointe ne répond pas à l’objectif légal d’informer de manière transparente les citoyens.
Le manque de lisibilité est un obstacle au débat démocratique alors que les services publics municipaux et leurs personnels sont dans une situation difficile et que le recours au privé pour effectuer des missions de service public est souvent une catastrophe pour les usager.es (EPHAD, crèches, système de santé, etc…).
Dans ces conditions, il est difficile pour les personnels, les usager.es et les organisations syndicales, de critiquer les orientations de la Ville et de faire des propositions alternatives.
Cette gestion technocratique favorise les polémiques sans fondement aux dépens du fond : il y a quelques jours on a vu des élu.es relayé.es par de grands médias affirmer qu’il y avait un taux d’absentéisme de 32% dans les services de la DRH, ce qui est faux.
Une bonne santé budgétaire de la Ville de Paris
En s’appuyant sur la notation des agences financières, le document se félicite de la bonne gestion de la Ville et de ses choix en matière de dépense d’investissement, de fonctionnement et de gestion de la dette.
La Ville a encore, en effet, des capacités d’investissement et de dépenses de fonctionnement importantes.
Paris reste une collectivité riche, malgré la baisse des recettes liées aux attaques de l’État contre les collectivités territoriales et la crise de l’immobilier.
Une politique de la Ville insoutenable
Dans ce cadre la Ville compte gérer ses services sans évolution notable.
Pourtant la qualité des services publics parisiens et les conditions de travail des personnels se dégradent. C’est principalement lié à un manque de moyen matériels et humains alors que le périmètre des demandes de services publics, les exigences de qualité et les besoins notamment liés à la dégradation du climat et de l’environnement s’étendent.
Face aux coupes budgétaires de l’Etat, Ville de Paris ne peut pas tout
mais elle peut changer de cap et de méthode !
- Augmenter les effectifs budgétaires (ceux sur le papier) et réels de manière significative et remplacer les emplois précaires par des emplois permanents. Donner plus de moyens à la DRH pour pourvoir rapidement les milliers de postes vacants.
- Mieux compenser les effets de la politique salariale de l’État et assurer l’égalité femmes hommes
- Rendre prioritaire l’amélioration des conditions de travail sur les exigences et méthodes bureaucratiques, autoritaires et infantilisantes qui prévalent souvent dans le fonctionnement de la Ville de Paris.
- Municipaliser ou remunicipaliser les services publics privatisés
Cette politique a un coût et elle serait certainement plus facile à mettre en œuvre avec un gouvernement qui la favoriserait. Mais ce coût est un investissement dans l’avenir.