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Publié par SUPAP-FSU

M. Le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la FSSSCT,

Le démantèlement des services publics commencé depuis des dizaines d’années s’accélère et atteint un point de rupture.

Nous, agentes et agents de la Ville de Paris sommes en première ligne.

Nous vous alertons sur la récurrence des situations de violence et de souffrance que nous rencontrons au cours de nos missions à la DASCO.

Nous ne nous reconnaissons plus dans nos métiers. Les missions se multiplient, les projets s’enchaînent, les sollicitations s’empilent et l’essentiel est oublié : les conditions de travail, le respect des agent.es et le sens du service public. Le lien de confiance, de respect et de soutien s’est distendu.

Les violences physiques et verbales sont quotidiennes.

Dans les écoles, les collèges, sur les accueils périscolaires, les directeur.trices, les animateur.trices, les ASEM, le ATE, les gardien.nes sont aux premiers rangs. De plus en plus d’enfants à besoins particuliers sont accueillis, dont certains nécessitent un accompagnement spécifique.

En raison du manque de moyens humains et de formations, l’accueil de ces enfants est rendu de plus en plus compliqué. Les agent.es sont exposé.es à des violences verbales et physiques, sans protection ni reconnaissance. Ce constat se traduit par des conséquences graves sur le terrain.  Une enquête a été menée suite à l’alerte du SUPAP-FSU et sera restituée lors de cette FSSSCT (Formation Spécialisée en Santé, Sécurité et Condition de Travail), un animateur ayant été blessé par un enfant EBEP, malgré les nombreux signalements en amont alertant sur les difficultés liées au comportement de cet enfant porteur de handicaps.

Pire encore, un enfant est décédé cet été.

Nous sommes scandalisés de l’inertie de la Ville et de l’absence de mesures concrètes immédiates dans ce contexte général, l’employeur laissant les agent.es démuni.es ou pire, reportant la faute sur elles et eux.

Nous attendions des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins. On nous propose la mise en place de groupes de travail. Quelle indécence ! Il faut de nombreux postes supplémentaires immédiatement et un engagement vers des formations diplômantes pour tous.tes.

Quelle indécence pour les gardien.ne.s souvent invisibilisé.es qui subissent quotidiennement les incivilités , les agressions, le manque de respect dans une solitude quasi-totale, quand la loge ne devient pas un lieu inopiné de médiation.

Quelle indécence pour les plus de 10 000 vacataires de la DASCO, vivant une précarité extrême : méconnaissance de leurs droits, mobilités imposées au moindre conflit ou différend avec un.e collègue ou avec un parent.

Par ailleurs la violence managériale détruit. Nous recueillons de plus en plus de témoignages de collègues victimes de management toxique et de harcèlement : rabaissement, pression permanente, absence d’écoute, mises en cause injustifiées, surcharge de travail, etc…Certains songent à partir, d’autres sont brisé.es. Dans certainesCASPES l’impunité de responsables alimente colère et désespoir. Rappelons le travail en sous-effectif récurrent, des bâtiments sur-occupés et inadaptés qui démontrent que nos services ne tiennent que grâce au dévouement et au sens du service public de ses agent.es.  

M. le Président, il est temps d’agir. Nous nous insurgeons contre une direction qui fait souffrir et qui fait fi de nos alertes. Nous voulons une direction à l’écoute, humaine, responsable et qui agit en ce sens pour ses agent.es.

Aujourd’hui nous sommes en souffrance. Il est urgent de reconnaître cette violence sous toute ses formes et de mettre en place des mesures immédiates, adaptées et concrètes. En conséquence, nous attendons de cette audience des engagements forts et une volonté politique claire.

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