Non les retraité.es ne sont pas des privilégié.es !
Le 15 octobre dernier, la fortune du français Bernard Arnault (Louis Vuitton, Dior...) a augmenté de 19 milliards de dollars en une seule journée (atteignant 192 milliards de dollars). C'est bien plus que le soi-disant "déficit" annuel de la sécurité sociale (15 milliards d'euros).
Mais au lieu d'accepter de taxer les ultra riches ou les grandes entreprises, Macron et Lecornu continuent à essayer de diviser les salarié.es et la population en désignant de soi-disant "assisté.es", de soi-disant "privilégié.es".
Après :
- Les fonctionnaires dont ils ont augmenté le temps de travail, gelé le point d'indice et dont ils veulent supprimer des milliers de postes ;
- Les chômeurs dont ils ne cessent de réduire les montants et la durée d'indemnisation (+ de la moitié des inscrit.es à France travail ne perçoit rien, des centaines de milliers d'autres ont été radié.es des listes) ;
- Les personnes au RSA que de nombreux départements font désormais travailler (une main d'œuvre moins chère et plus exploitable que les fonctionnaires) ;
- Les étrangers dont ils privent l'accès à des prestations sociales (y compris des travailleurs.lleuses et des familles en situation régulière, loi immigration de Darmanin).
La nouvelle cible du pouvoir et des médias sont les retraité.es qui seraient privilégié.es et égoïstes par rapport aux jeunes générations !
Des millions de retraité.es pauvres
Contre leurs mensonges, quelques chiffres.
En 2022 :
- Deux millions de 60 ans et + vivaient sous le seuil de pauvreté ;
- La pauvreté touchait 10,6 % des 65-74 ans en 2022 contre 7,5 % en 2017 ;
- 60% de ces 2 millions de personnes âgées pauvres étaient des femmes ;
- La pauvreté des séniors était jusqu'à 4 fois plus élevée dans les DOM.
Début 2024 :
- La pension moyenne était de 1 626 euros bruts mensuels, soit 1 512 euros nets (1 268 euros bruts pour les femmes, 2 050 euros bruts pour les hommes soit une différence de 40%) ;
- 25% des retraité.es (soit 4,25 millions de personnes) percevait moins de 800 euros mensuels nets et 40% des retraité.es (6,8 millions) percevaient entre 1 200 et 2 000 euros mensuels nets.
En 2025 : le minimum contributif pour la retraite est compris entre 747,69 euros bruts et 893,66 euros bruts.
Des « réformes » qui détruisent progressivement le droit à la retraite
Depuis plus de trente ans, les "réformes" ne cessent d'augmenter la durée de cotisation (de 37,5 à 40 puis 42 puis 43 années) et l'âge de la retraite (de 60 à 62 puis 64 ans).
Ces "réformes' pénalisent lourdement (décotes) celles et ceux qui n'ont pas assez cotisé (bas salaires, durée incomplète).
En particulier :
- Les femmes aux carrières discontinues (périodes d’inactivité, travail à temps partiel ou emplois faiblement ou moins rémunérés que les hommes) ;
- Les personnes victimes d'accidents de la vie comme la maladie ;
- Les personnes âgées issues de l’immigration, ayant souvent occupé des emplois peu qualifiés et mal rémunérés, se retrouvent fréquemment avec des pensions de retraite très faibles.
De l'argent il y en a
Il faut d'urgence imposer une autre répartition des richesses
Les vrais "assisté.es" ce sont les grandes entreprises (Total, LVMH de Bernard Arnault …) qui reçoivent des aides considérables : au total 270 milliards par an, 8 561 euros par seconde ! L’an dernier, les exonérations de cotisations sociales pour les patrons étaient de plus de 80 milliards (le déficit de la sécu était de 15 milliards).
Ces cadeaux creusent les déficits et la dette et sont le prétexte pour détruire la protection sociale et les services publics.
Pour alimenter les caisses de la sécurité sociale et de l’Etat (avec plus de cotisations et de rentrées fiscales), il faut mettre fin à toutes ces exonérations sans conditions, taxer les ultras riches. Il faut créer des emplois dans les services publics, augmenter les salaires (SMIC, point d’indice). Il faut aussi mettre fin aux jours de carence (public privé), rétablir la retraite à 60 ans et le remboursement sécu à 100%, permettre l’égalité salariale femmes / hommes.
Ce jeudi 6 novembre aura lieu une journée nationale de manifestations des retraité.es à l'appel de nombreux syndicats (CGT, FSU, Solidaires, CFTC, CGC...) contre le budget Lecornu qui prévoit notamment le gel des pensions en 2026, puis pendant 4 ans une hausse moindre que l'inflation !
Les retraité.es montrent la voie, celle de la mobilisation collective pour censurer la politique de Macron Lecornu !