Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par SUPAP-FSU

Une centaine de bibliothécaires étaient présent.es à l'Assemblée générale de vendredi dernier à l'appel du SUPAP-FSU.
Ci-après l'appel adopté contre le Plan Lecture à Paris 2 (arguments et revendications) avec le soutien des syndicats SUPAP-FSU, CGT et FO.
D'autres infos à suivre très rapidement.

Le Plan Lire à Paris n°2 : La Ville doit revoir sa copie !

Appel des bibliothécaires à la mobilisation, 20 juin et 1er juillet

Réuni.es en Assemblée Générale et avec le soutien de plusieurs syndicats, nous bibliothécaires de la Ville de Paris appelons à la mobilisation contre le projet de Plan Lire à Paris n°2 (PLAP2). Définissant les orientations pour les bibliothèques parisiennes jusqu’à 2029, ce plan doit être soumis au Conseil de Paris.

Extension des heures d’ouverture et du travail du dimanche, flexibilité / redéploiements facilités (entre établissements du dimanche, entre petites et grandes bibliothèques), réorientation des moyens vers la jeunesse au détriment des budgets adultes, fin probable des collections en musique et cinéma, danger d’un pouvoir accru des mairies d’arrondissement sur les choix des équipes, …

Ce plan ignore les propositions des professionnel.les exprimées dans les réunions de travail qui ont pu exister, professionnel.les qui peuvent légitiment se sentir instrumentalisé.es.

Derrière le principe de « bon sens » d’harmonisation, ce plan relève d’une volonté de standardisation, de réduction des coûts, et de remise en cause la part d’autonomie des équipes qui participe pourtant de la réponse aux besoins et de la diversité de l’offre en matière de lecture publique.

Cette volonté de standardisation relève souvent d’une méconnaissance de nos métiers et du terrain (exemple : une section jeunesse fermée au public ne veut pas dire qu’elle n’accueille pas de public (groupes scolaires et périscolaires) !).

Amplitude horaires et heures d’ouverture

Nous refusons la standardisation des horaires d’ouverture du réseau et toute augmentation de l’amplitude horaire à effectifs constants.

Alors que l’enjeu est d’élargir l’accès à la lecture publique au plus grand nombre, il convient de relativiser le problème de lisibilité d’horaires différenciés (les usagers qui fréquentent des établissements en dehors de leur secteur d’habitation)

Il ne s’agit pas d’améliorer la « lisibilité » par des horaires uniques mais d’expliquer aux publics les raisons de ces différences (comme pour les piscines qui accueillent des scolaires).

Alors que les bibliothécaires travaillent à des horaires atypiques (fin de service à 19h deux à trois fois par semaine), travaillent le samedi et que près d’un tiers d’entre eux.elles travaillent un dimanche sur 5 (avec des transports en commun moins fréquents, l’absence de restauration collective), nous demandons le maintien de la fermeture des établissements à 18h le samedi et le dimanche.

Nous demandons que chaque établissement puisse continuer à adapter ses heures d’ouverture aux réalités de son territoire, de ses publics, de son équipe et de son équipement.

Petites bibliothèques

Pour conserver et même développer un maillage fin et diversifié de l’offre de lecture publique, et contre la flexibilisation des bibliothécaires, nous refusons la fusion administrative de petites bibliothèques par des plus grandes qui ne sert qu’à mutualiser les effectifs. Nous défendons leur maintien (avec une direction et un fonctionnement autonome). Pour garantir la continuité du service public et de bonnes conditions de travail et d’accueil les bibliothèques dont les équipes sont de 4 ou 5 doivent être renforcées de plusieurs postes.

Travail du dimanche

Nous refusons le redéploiement de collègues entre établissements, la flexibilisation des bibliothécaires du dimanche. Ce serait banaliser l’idée d’un accueil en « mode dégradé » le dimanche (un comptoir de prêt retour pour le public, une pénibilité accrue pour les personnels : vie personnelle, problèmes d’effectifs, de transports…).

Pour garantir la continuité du service public et la qualité d’accueil des usagers, nous demandons que les équipes des médiathèques du dimanche soient renforcées par la création de postes de titulaires.

Alors que la Ville veut augmenter le quota annuel maximum de dimanches travaillés par agent.e, et que le travail du dimanche peut entrainer un surcout pour des collègues (garde d’enfants) nous demandons que la prime du dimanche soit augmentée à 200 euros nets.

Un droit opposable doit être garanti : au-delà de 7 dimanches (correspondant à la règle actuelle de 1 dimanche sur 5 par agent.e), un.e collègue doit être en droit de refuser de travail le dimanche. Le repos compensateur du samedi doit être garanti.

Quels moyens pour nos missions ?

L’administration fonde sa volonté d’une nouvelle répartition des moyens (budgets acquisition et action culturelle, temps d’ouverture, superficies. : plus pour la jeunesse, moins pour les adultes) sur les taux de fréquentation.

Au-delà du mode de calcul utilisé qui interroge, le choix même du taux de fréquentation ne va pas (par définition les publics « empêchés » ou « éloignés » de la lecture publique ne sont pas dans les taux de fréquentation. Il faut cependant affecter des moyens pour s’adresser à ces publics). Dans ces temps d’austérité budgétaire ce sont des coupes claires qui seraient mis en œuvre pour les budgets adultes.

Augmenter l’amplitude ouverture horaire des sections jeunesse peut rentrer en contradiction avec l’accueil des groupes scolaires et périscolaires et l’action culturelle dédiée. Une bibliothèque ne se réduit pas à un bâtiment ouvert.

Nous demandons que toute augmentation de budget consacré à la jeunesse ne se fasse pas au détriment de ceux consacrés aux autres sections.

D’éventuels rééquilibrages de superficie ne peuvent pas être le fruit d’une norme standardisée pour tout le réseau (relation à un territoire, des structures d’âges différentes…).

Les formations doivent être solides et développées, réalisées par des professionnels et pas seulement de pair à pair. Que les bibliothécaires formateurs soient formés à la formation et justement rémunérés.

Alors que l’an dernier l’administration reconnaissait « un décrochage » du régime indemnitaire (primes) de la filière culturelle en particulier pour les bibliothécaires, et un diagnostic de la DRH, aucune proposition n’a suivi. Le régime indemnitaire doit être revalorisé !

Musique et Cinéma

Les contraintes budgétaires déjà existantes et de plus en plus fortes contraignent déjà des équipes à sacrifier les budgets des collections Musique et Cinéma, et les postes dédiés.

L’accès à des supports physiques est garant d’une offre musicale et cinéma riche et diversifiée (et vaut mieux que le « tout numérique » en matière de bilan carbone). L’augmentation du nombre de DVDs empruntables a permis un nouveau souffle au prêt en cinéma. Nous refusons qu’à l’avenir cet accès se limite à la réserve centrale (prêt différé et donc moins accessible aux usagers) et aux médiathèques spécialisées (MMP et Truffaut). Nous demandons que ces dernières aient les moyens de conserver leur caractère patrimonial.

Pour faire vivre un accès large nous demandons la gratuité pour les collections de musique et de DVD / cinéma, le prêt de lecteurs de DVD, et des moyens (humains, budgétaires et techniques) pour les activités de médiation culturelle.

Charte documentaire, territorialisation et autonomie des bibliothèques

Le PLAP2 envisage qu’une charte documentaire soit adoptée par le Conseil de Paris

Elle n’a de sens que si elle sert à garantir le « pluralisme » des collections (face à la concentration dans l’édition) et à définir ses limites (pas de place pour des expressions racistes, sexistes, transphobes…), et si elle est un moyen de protéger les bibliothécaires, leurs missions, leur autonomie (pressions de l’extrême-droite, pressions de mairies d’arrondissement…).

Nous demandons que cette charte soit aussi le fruit de temps et d’espaces de réflexion pour toute la profession et qu’elle garantisse leur permanence.

Protection de l’environnement, décarbonation

Rappelons que le système de prêt est par définition s’inscrit dans une démarche durable (la mise en commun de biens culturels).

La réduction drastique de la plastification des documents n’est pas écologique (usure rapide de documents) ni même économique (rachats plus fréquents, sauf à réduire la volumétrie et/ou de la diversité des collections). Nous demandons une évaluation approfondie de cette pratique avant toute généralisation.

Rénovation et maintenance batimentaire

L’amélioration du confort thermique ne peut pas se réduire à des « dispositifs limitant l’impact des fortes chaleurs » (circulation de l’air, contre le rayonnement direct du soleil), à l’ouverture des fenêtres la nuit, et à « l’information des agents sur les bonnes pratiques ». D’autant que la recherche des plus bas coûts dans les marchés de construction ou de maintenance entrainent des problèmes batimentaires réguliers (ventilation en particulier). Ces problèmes ont des conséquences sur la santé des personnels et des publics, altèrent la continuité du service public et l’accueil inconditionnel.

Nous demandons un vrai plan de rénovation des bâtiments et pas uniquement sur le confort thermique.

Non à la standardisation des horaires, à l’augmentation de l’amplitude horaire le samedi et le dimanche, à l’absorption administrative des petites bibliothèques dans les plus grandes, à la flexibilité (redéploiements), non la baisse des budgets

Gratuité de la musique et du cinéma, Créations de postes, Revalorisation des primes, Prime du dimanche à 200 euros nets, Un vrai plan de rénovation batimentaire

 

Grève des bibliothèques

 

Vendredi 20 juin Jour du CST de la DAC

Assemblée Générale (sur temps de grève)

 

Mardi 1er juillet 1er jour du Conseil de Paris

Rassemblement et diffusion de tract devant l’Hôtel de Ville à 8h

 

On peut faire grève en milieu de service (de une heure à un ¼ de journée (1h45).

 

SUPAP (syndicat-supap-dac@paris.fr), CGT (syndicat-cgt-dac@paris.fr), FO (syndicat.fo@paris.fr

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article