Echos de la FSSSCT DAC du vendredi 21 mars 2025
La F3SCT est l’instance consultative qui remplace l’ex CHSCT et traite des questions de santé sécurité et conditions de travail.
Comme d'habitude on vous rend compte des sujets abordés et de ce que nous avons défendu / proposé.
Missions des bibliothécaires : libérons la parole !
En déclaration liminaire, nous sommes revenu.es sur la dissolution brutale par le SBL du groupe « genres et féminismes » (bientôt reconstitué mais « sous contrôle ») pour regretter « la perte d’autonomie des professionnels de la lecture publique ». Rappel ICI
Nous avons appelé à la création « d’espaces de réflexion et d’élaboration collective » sur de nombreux sujet : « l’identification, la prévention, le traitement des VSST, … la bibliodiversité face à la concentration dans le secteur de l’édition, l’avenir de la musique dans le réseau... »
Nous avons de nouveau fait part de notre vive inquiétude suite aux interventions de l’administration par rapport à une animation à la bibliothèque Lévi-Strauss le 7 mars dernier (une rencontre avec Ismahane Chouder autour du livre dont elle est co-autrice, « Les filles voilées parlent »).
Ce serait suite à l’intervention d’une élue que la fiche Que faire à Paris a été dépubliée ! Menacée, la rencontre a finalement été maintenue aux conditions édictées par l’administration.
La DAC a assumé son intervention la justifiant par un « glissement » d’une table ronde sur "Les femmes et l'Islam", validée par le SBL, vers une intervention de l'autrice seule, modérée par les bibliothécaires. Aux yeux de l’administration, ce format dérogeait aux principes du service public et de la laïcité : l'autrice « s'opposant à une loi de la république » en l’occurrence « la loi de 2004 sur le voile », son point de vue devait être "contrebalancé" !
Nous avons relevé les contradictions de l’administration. Le fait de contester une « loi de la république » ne saurait être un critère pour restreindre et encore moins limiter des initiatives de débat. Rappelons qu'Anne Hidalgo s’est opposée publiquement à la loi Macron sur les retraites ou encore à la loi Darmanin sur l’immigration qui met en œuvre des principes de « préférence nationale »...
Autre contradiction, la DAC n'a jamais répondu à nos interrogations sur la présence dans le réseau parisien de l'hebdomadaire d'extrême-droite Valeurs Actuelles, pourtant condamné à plusieurs reprises par la justice pour incitation à la haine raciale. Rappel ICI
Aurélie Filippetti a exprimé le regret de ne pas avoir à l'époque répondu à nos sollicitations et a ouvert la porte à un possible arrêt de l'abonnement.
Nous avons rappelé les difficultés auxquelles peuvent être confronté.es des bibliothécaires dans le contexte actuel (montée de l’extrême-droite, concentration dans le secteur de l’édition…) et la nécessité de protéger leurs missions. Rappel ICI
Nous avons souligné l’importance de faire vivre des temps et des espaces de réflexion pour toute la profession (à l’échelle du réseau, dans chaque bibliothèque), en particulier sur le « pluralisme » des collections et ses limites (pas de place pour des expressions racistes, sexistes, transphobes…).
Si l’élue à la culture et la directrice ont convenu de l’intérêt et de la nécessité de cette réflexion, reste à savoir quels seront les moyens qui lui seront accordés ?
Projets de travaux (votes indicatifs)
Nous avons voté pour la réalisation d'une cour oasis et de nouvelles salles de cours pour l'Atelier Beaux-Arts Montparnasse. Mais nous avons conditionné notre vote à l'engagement de l'administration a nous présenter lors de la FSSSCT de juin un plan présentant des garanties concernant la sécurisation de cet accès au grand public de la cour afin que ce projet n'impacte pas les personnels de l'ABA tant sur le plan de la sécurité que de la charge de travail.
A la bibliothèque Jacqueline Dreyfus-Weil, les agent.es contestaient le projet de création de mezzanine, et celui-ci s'est révélé irréaliste, notamment parce que la hauteur sous plafond n'est pas suffisante (une information indiquée depuis longtemps par les agentes).
Les travaux prévus présentent des aspects positifs et correspondent à des nécessités d'accès PMR. Nous nous sommes toutefois abstenu.es, en effet des incertitudes persistent quant à la faisabilité de certains travaux et quant à l'impact sur la façade de l'établissement de la réalisation d'un monte-personne (un architecte a été missionné pour cet aspect du chantier).
Nous avons voté pour le projet de travaux de d'aménagement de la mezzanine du CCLLNB qui devraient débuter en juin prochain et permettront d'améliorer les conditions de travail des agent.es du service catalogage qui seront relocalisé.es. Ces collègues avaient dû alerter la MISST (service d'inspection du travail de la Ville) par notre intermédiaire afin que les impacts sur leur santé liés aux défauts de cet espace (problème de ventilation en particulier) soient enfin reconnus.
Seul bémol : il est question d'installer des réunions de collectifs de veille sur la mezzanine ce qui pourrait occasionner du bruit.
Nous avons voté pour le projet de travaux d'aménagement du hall d'accueil à la bibliothèque du cinéma Truffaut qui devrait notamment améliorer l'éclairage et le confort thermique et diminuer l'exposition au bruit (rideau acoustique).
L'équipe nous a fait savoir depuis qu'elle n'avait pas été associée à la réflexion en amont et découvrait notamment le projet de création d'alcôves d'écoute, une non association des équipes concernées qui tend à se généraliser (cela nous rappelle le projet à la Médiathèque Musicale) !
Bilan de prévention DAC 2024
Le bilan de prévention annuel des risques était présenté uniquement pour information.
Dans les fiches du registre SST qui remontent, les problèmes récurrents relèvent notamment de problèmes d'ambiance thermique, de ventilation, de fuites.
Le SUPAP-FSU a fait les observations suivantes :
-Nécessité d'un dispositif de prévention qui met en lien le Bureau de la Prévention des Risques Professionnels (professionnel.les formé.es), avec des effectifs que nous voudrions voir renforcés, et un réseau de "relais de prévention" en local (ce qui implique d'en informer les personnels, de définir les missions, d'accorder une formation et un temps dédié aux collègues volontaires)
- L'intérêt des fiches ESPRI (pour signaler les incidents, protéger les personnels), avec des incidents en légère hausse, mais le constat d'une utilisation inégale de cet outil avec une probable sous-déclaration de la part de certaines équipes de direction (en bibliothèque comme en conservatoire).
Le SBL incite les agent.es à remplir des fiches ESPRI et à porter plainte si les incidents sont graves. Il affirme continuer à prononcer des exclusions d'usagers , même si c'est "avec parcimonie " "par peur des recours devant le Tribunal Administratif".
- Concernant les maladies professionnelles, les agent.es ne doivent pas hésiter à déclarer leurs maladies de type "affections péri-articulaires des membres supérieurs" (tendinite, bursite, capsulite, canal carpien...), même si nous déplorons les difficultés persistantes à les faire reconnaître.
Points ajoutés à l'ordre du jour à la demande du SUPAP-FSU
"Crise bâtimentaire" de cet hiver.
La DAC nous a essentiellement renvoyé au message d'Aurélie Filippetti aux personnels. Elle insiste sur le fait qu'elle continue à rencontrer la DCPA "toutes les deux semaines" pour faire avancer les dossiers. Concernant la bibliothèque Italie, la RIVP est relancée mais est en conflit avec la société qui a réalisé les travaux. Concernant Parmentier, la DAC déclare être toujours en attente du résultat du second audit.
Impact de la fermeture de la BPI
La DAC a produit des arguments d'ordre quantitatif pour dire qu'il n'y avait pas de problème. Pour nous l'application Affluences est un indicateur peu fiable et toutes les bibliothèques ne sont pas équipées de compteurs, et sur le terrain les personnels constatent bel et bien l'arrivée de nouveaux publics. L’administration ne se donne pas les moyens d’objectiver la surcharge de travail engendrée. Dans certaines bibliothèques, il y a saturation des places de travail dès le début d’après-midi le week-end (en particulier le dimanche) et même certains jours de semaine. Les collègues ont dû réorganiser le service : travail de médiation entre les différents usages (travail étudiant sur place, télétravail, lecture sur place, usage des postes Internet...), annonces micro, ouverture de places supplémentaires, rondes de surveillance fréquentes et même parfois filtrage à l'entrée, ce qui mobilise un.e agent.e supplémentaire. Si les incidents sont pour l'instant plutôt mineurs, ils sont récurrents et ne sont désamorcés qu'au prix de cette mobilisation accrue des personnels qui risque d'être rapidement épuisante.
Droits des agent.es LGBTQIA+
Nous avons transmis les observations et demandes d'agent.es concerné.es.
Avec elleux, nous ne pouvons que constater et déplorer un manque d'information et de formation des agent.es et de l'encadrement, avec des propos blessants et des problèmes de mégenrage qui peuvent avoir un impact délétère sur la santé psychique des personnes. Cette discussion était une nouvelle occasion pour nous de rappeler la nécessité d'espaces professionnels de débat entre pairs afin de partager des expériences et avancer collectivement sur ces sujets sous ses différents aspects (aspects manageriaux et RH, accueil du public, collections...)
L'administration a reconnu que c'était la première fois qu'un tel sujet était porté en instance, et qu'elle devait encore travailler sur cette question et diffuser les procédures et outils de communication existants. A suivre.
Prenez soin de vous et des autres !
Les élu.es et mandaté.es du SUPAP-FSU de la DAC