Fermeture de la BPI et bibliothèques parisiennes. Lettre à Anne Hidalgo
Dans le cadre des travaux du Centre Pompidou, la BPI (Bibliothèque Publique d'Information) a fermé ses portes début mars, et ne rouvrira au plus tôt qu'en septembre dans un autre site à la capacité d'accueil moindre soit 1500 places contre 2000 (selon les périodes) actuellement.
La BPI ce sont en moyenne de 3400 à 4700 entrées par jour avec un pic hebdomadaire le dimanche et un pic annuel d’avril à juin (lycéen.nes qui passent le bac, partiels universitaires). Des milliers d’usagers vont être privé.es de la BPI (des étudiant.es à la recherche de places de travail, des publics parfois en grande précarité sociale) et vont chercher d’autres bibliothèques dans Paris.
La fermeture de la BPI et ses conséquences n’ont pas été anticipées ni par l’Etat ni par la Ville de Paris. Ni l’Etat (les ministères de la Culture et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) ni la Ville de Paris n’ont chercher à mobiliser des moyens exceptionnels : à Paris ce ne sont pourtant pas les espaces de bureaux vides qui manquent pour créer temporairement des espaces de travail pour des milliers d’étudiant.es !
Côté Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, il n’y a pas eu d’information sérieuse des publics ou des équipes, ni de réelle concertation.
Quelques jours après la fermeture de la BPI, et le risque d’engorgement de bibliothèques parisiennes, il est difficile de croire que l’administration parisienne soit en mesure de donner une information précise aux publics concernés
Les personnels des bibliothèques municipales parisiennes sont attachés à l’accueil de tous les publics, à leur cohabitation et à la conciliation des usages.
Aucun public ne devrait être lésé (personnes à la rue, chercheurs dans les bibliothèques patrimoniales), aucune mission ne devrait être sacrifiée (valorisation des collections, lecture sur place, réduction de la fracture numérique…).
Depuis la fermeture de la BPI, l’inquiétude des personnels est vive alors qu’aucun moyen supplémentaire n’a été mobilisé pour gérer cette inévitable hausse de la fréquentation des établissements et les conflits d’usage qui pourraient en découler. Soulignons que les bibliothèques du centre de Paris comme la médiathèque de la Canopée ou la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris font d'ores et déjà l'expérience de difficultés liées aux conflits d'usage, avec les risques psychosociaux que cela induit.
Nous demandons à la Maire de Paris de mobiliser tous les moyens possibles pour que le service municipal de la lecture publique et ses missions restent accessibles à tous.tes et dans les meilleures conditions.