DAE : déclaration SUPAP-FSU précédant le boycott du CST du 20 juin par toutes les organisations syndicales
Aux directeurs et au président de cette instance, représentant de l’exécutif parisien
Lors du dernier CST central, Madame Polski, adjointe à la Maire en charge des questions RH, a déclaré en répondant à l’interpellation du SUPAP-FSU sur l’avenir de la DAE :
« L’administration est vivante ! pour une question de réflexion globale et de cohérence, les services de la DAE pourront aller vers d’autres directions. »
Si vous pensez que l’administration est vivante c’est que derrière il y a des agent.es vivant.es aussi, et qui ont le droit d’être respecté.es.
Ces agent.es qui, avec passion et le sens de servir, permettent de mettre en œuvre votre politique publique.
La méthode employée pour détruire la DAE sans bruit, sans concertation, est une méthode que même les entreprises privées ne pratiquent pas.
Dans le flou et le mépris total des agent.es.
En supposant la passivité des agentes et agents, encadrantes, encadrants réputé.es mutables.
Des agent.es auxquels.les vous demandez d’être évalué.es sur leur travail effectué et auxquels.les vous demandez de définir de nouveaux objectifs personnels et collectifs dans une direction qui doit disparaitre !
Dans ce contexte, ces injonctions contradictoires s’appellent de la maltraitance et c’est d’une violence inouïe !
Ni le calendrier, ni la méthode, de cette vente à la découpe ne se justifient ni ne tiennent la route.
Vous répondrez, on est habitué, que "les choses peuvent changer", "l'administration doit savoir évoluer, s'adapter",
Or, les services font déjà preuve d’une adaptation que nous envierait le monde privé.
Admettons que la DAE pâtisse d'un manque de cohérence.
Admettons que ceci appelle une réaction forte.
Admettons qu'il faille du changement,
- Vous pourriez faire quelque chose d'audacieux ET d'utile, au lieu de destructeur et contre-productif, par exemple : engager une réflexion de fond concertée et accompagnée, avec des objectifs clairs, dans le respect des agent.es, et sur un temps suffisamment long,
- Vous pourriez par exemple constater que sept adjoint.es qui tirent dans des directions différentes, ce n'est pas tenable et que c’est la conséquence d’une irresponsabilité politique.
Et que ce n'est pas en cassant le thermomètre administratif que vous allez faire tomber la fièvre de l'incohérence politique.
- Vous pourriez, sous l'autorité du Premier Adjoint, mettre en place une coordination des délégations économiques. Cette coordination élaborerait une stratégie commune, qui agirait comme instance d'arbitrage.
- Vous pourriez replacer le Secrétariat Général au centre de la coordination de l’espace public,
- Vous pourriez ainsi délivrer à la DAE une feuille de route, de moyen terme et quotidienne, plutôt que de la laisser en proie aux injonctions paradoxales, aux arbitrages et contre-arbitrages, en lui reprochant, qui plus est, de ne pas faire assez bien le grand écart ! au passage faisant perdre aux agent.es le sens profond de leur action publique pour répondre à des commandes politiques au mieux incohérentes, au pire contraires à l’intérêt général.
- Vous pourriez aussi vous demander pourquoi ce besoin de cohérence politique a été esquivé, caché, pourquoi le tabou de l'incohérence a été gardé ; pourquoi, à une époque, le leadership administratif a permis de passer outre les contradictions politiques et pourquoi, depuis quelques années, ce n'est plus le cas...
Au fond, les agent.es de la DAE ont un sentiment d'extrême ingratitude et d'extrême injustice. Ils font plus et mieux, avec des moyens limités. Et ils n'ont pas toujours pu éviter, une forme de flou dans l'orientation, une forme de loup dans la coordination, ce n'est pas de leur faute, ils l’ont maintes fois déploré sans que la Maire n’en sache rien !
C'est une faute politique que de casser une administration qui œuvre à une politique sociale, alors que l’on fait face à toute une chaine hiérarchique potentiellement déficiente, sur certains aspects au moins…
Le politique s'absout, le politique exonère les chefs ; et qui va subir ? Les équipes opérationnelles, promises à l'atomisation, sans concertation, sans motif clair, sans effet crédible.
Ceux qui ont échoué seront confortés. Ceux qui ont fait de leur mieux seront démantelés.
Et le remède, outre son amertume, sera pire que le mal.
Car où sera la cohérence, Où sera la coordination, quand les équipes de l'actuelle DAE seront écartelées aux quatre coins de la Ville ?
Prenons l’exemple des commerces alimentaires. Y aura-t-il une meilleure coordination, demain, quand, par exemple, Audrey Pulvar demandera à la DTEC d'installer du bio local et Nicolas Bonnet à la DU d'installer du discount ? et où sera la synergie dont on nous parle beaucoup depuis quelques semaines ?
Vous n'échapperez pas à l'évidence : la mise en cohérence des politiques économiques de la Ville de Paris, c'est au politique de l'assurer et à la hiérarchie administrative de la mettre en œuvre.
Cassez, atomisez, l'incohérence n'en sera qu'accrue...
Le projet alternatif porté par le directeur de la DAE vise à répondre a minima à une commande de démantèlement,
Nous disons que seul le renforcement de la DAE sans disparition d’aucune mission peut prévaloir pour assurer les missions qui nous ont été confiées.
C’est pour cette raison aussi, à la suite de vos réponses sur nos interpellations,
que nous ne participerons pas à cette instance,
que nous vous invitons à vous tourner vers Madame la Maire de Paris pour dire non vous aussi et porter la voix des agentes et agents.