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Publié par SUPAP-FSU

A moins d’une semaine du Conseil de Paris qui doit se prononcer sur le Plan Lire à Paris 2, Aurélie Flippetti (directrice de la DAC) s’adresse enfin aux bibliothécaires.

 

Annoncé depuis deux ans, ce document devait être le produit d’une réflexion menée dans des groupes de travail avec des bibliothécaires (mais pas les représentant.es des personnels).

Ce document aurait dû être transmis aux représentant.es des personnels il y a 6 mois. 

Il n’a jamais fait l’objet d’une communication aux professionnel.les, pas même celles et ceux qui ont participé aux groupes de travail.

Transmis aux représentant.es du personnel un mois avant son passage en Conseil de Paris, ce sont les organisations syndicales représentatives qui ont pris la responsabilité de mettre le document à disposition des bibliothécaires !

C’est bien sur la base de ce document et pas des soi-disant « caricatures » dénoncées par Aurélie Filippetti que les bibliothécaires se sont massivement mobilisé.es vendredi dernier.

 

La directrice de la DAC défend le PLAP2 qui (heureusement !) réaffirme l’exigence d’«accueil inconditionnel », souligne l’importance de l’accueil « des publics du champ social », avec « un accent particulier mis sur la question de la santé mentale ».

 

Cette belle déclaration de principe est à mettre au regard des récentes décisions de supprimer les prestations de gardiennage dans les bibliothèques, des restructurations à l’œuvre des centres de santé municipale (fusions, disparition de prestations spécialisées) ou même de la pénurie dramatique de travailleurs sociaux à la Ville, en particulier de professionnel.les qualifié.es pour l’accueil d’enfants à besoins spécifiques dans les écoles.

 

C’est malheureusement Aurélie Filippetti qui en arrive très vite à la caricature (de ce qu’auraient exprimé les organisations syndicales et les élu.es du personnel donc) et aux affirmations erronées.

 

Elle affirme qu’« il n’est pas question par exemple de fermer des bibliothèques »

Aucune organisation syndicale n’a prétendu cela.

Mais la fusion administrative d’une petite bibliothèque dans une plus grande signifie la disparition d’une direction d’établissement et la constitution d’une équipe mutualisée sur deux sites, avec des conséquences sur les conditions de travail mais aussi le risque de faire disparaitre la spécificité/identité de bibliothèques d’« hyper proximité » comme le dit le PLAP2.

 

La directrice affirme aussi qu’il n’est question « ni de baisser les moyens qui sont alloués aux bibliothèques, tant en ressources humaines que budgétairement », qu’il « n’est pas question de baisser les crédits d’acquisition », « pas question d’abandonner l’offre pour les adultes » (ça personne ne l’a dit !).

Ces affirmations sont contradictoires avec les faits (budgets déjà contraints, gardiennage supprimé…) et avec le discours de l’administration elle-même.

En audience de grève, alors que la sous-directrice appelait les représentant.es des personnels à « être réalistes » (« en ces temps de contraintes budgétaires, on ne peut pas créer de postes »), l’intersyndicale a demandé où allaient être pris les moyens supplémentaires qui seraient mobilisés pour la jeunesse (passage de 30 à 45% du total des moyens). 

Estelle Sicard (la sous-directrice) s’est voulue rassurante en parlant d’« un travail fin de rééquilibrage «  et d’une « réallocation des moyens ». Réallouer des budgets c’est bien réduire des budgets !

 

La directrice dénonce de supposées « affirmations critiquant le travail des réseaux de lecture publique des grandes métropoles » qui « proposent aussi à leurs usagers des services spécifiques de grande qualité, tout en ouvrant sur une amplitude horaire plus importante que la nôtre ».

Aucun.e représentant.e des personnels n’a jamais porté ce type de critique.

Alors que l’administration en est arrivée à justifier sa volonté de standardiser (augmenter) les horaires d’ouverture par une comparaison strictement comptable entre Paris et d’autres grandes villes (« dans les grandes villes l’amplitude horaire est de 42 heures, Paris en est très loin » !), les organisations syndicales ont mis en avant la densité du réseau parisien, le plus grand réseau de bibliothèques municipales du pays. 

Ce réseau propose un maillage fin du territoire avec des bibliothèques de différentes tailles (et partant avec différentes amplitudes horaires) dont des grands établissements assurant une grande amplitude d'horaires d'ouverture, certains au-delà de 40 heures, et 6 jours sur 7 ! Les organisations syndicales ont également mis en avant la très grande diversité des services que le réseau parisien offre, ce qui n'est certes pas unique, mais est loin d'être toujours le cas ailleurs. 

 

Après l’absence de réponse aux syndicats sur la présence dans le réseau d’une revue d’extrême-droite condamnée pour incitation à la haine raciale, après la dissolution autoritaire par le SBL du groupe de travail « genre et féminisme », alors que ces dernières années un management vertical et autoritaire s’est imposé dans le réseau (prime à la loyauté et à l’obéissance), alors que de récents conflits sociaux ont été traités comme des complots politiques, alors que la promesse d’une revalorisation du régime indemnitaire est de nouveau repoussée à plus tard, ces caricatures ne nous rassurent pas sur l’exigence affichée par la directrice de la DAC d’un management «  inclusif et bienveillant, prise en compte d’un dialogue social riche, respectueux et responsable ».

 

Ajoutons que si Aurélie Filippetti a pris la peine de s’adresser aux bibliothécaires, même tardivement, notre élue de tutelle Carine Rolland, adjointe à la culture et au patrimoine reste bien silencieuse. Elle est pourtant la représentante de Madame la Maire et du Conseil de Paris, là où se prennent les décisions qui concernent les services publics parisiens, leurs personnels, leurs usager.ers…

 

Avec les usager.es, avec les professionnel.les, avec les élu.es, continuons à faire vivre un vrai débat sur l’avenir de la lecture publique à Paris (et ailleurs) !

Tous.tes mobilisé.es le mardi 1er juillet prochain !

 

Infos intersyndicales à suivre…

 

En pièce-jointes les vœux du groupe communiste et de l'élu de l'"Après" (ex LFI) au Conseil de Paris de juillet

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